Richard Brooks est un scénariste, producteur et réalisateur américain. De son véritable nom Ruben Sax, il est né le 18 mai 1912 à Philadelphie. Issu d'une famille d'immigrants juifs russes, il fréquente d'abord la West Philadelphia HS. Il étudie ensuite à la Philadephia's Temple University. Une fois son diplôme en poche, Richard Brooks parcourt les États-Unis à la recherche d'un emploi, avec pour ambition de devenir journaliste. Il parvient à écrire quelques articles pour la presse locale et décide finalement de regagner sa Pennsylvanie natale. En 1934, il travaille comme journaliste sportif au Philadelphia Record. Deux années plus tard, il est engagé comme éditorialiste dans une radio à New York. Son temps libre, Richard Brooks le passe à faire du théâtre. Il assure la mise en scène de plusieurs pièces à Broadway. La Seconde Guerre mondiale éclate. Richard Brooks est mobilisé, en tant que marine. De retour au pays, il choisit de tenter sa chance au cinéma. Pour ce faire, il part pour Hollywood en 1941. Il écrit dans un premier temps plusieurs scénarii : Les Tueurs de Robert Siodmaken 1946, Les Démons de la Liberté de Jules Dassin en 1947, Feux Croisésd'Edward Dmytryk la même année et Key Largo de John Hustonen 1948. Après une dizaine de films, il est désormais considéré un scénariste de renom. Grâce à cette notoriété en tant qu'auteur, Richard Brooks est engagé par les studios de la Metro-Goldwyn-Mayer en 1949. En 1950, il passe à la réalisation. Son premier film sera Cas de conscience, avec Cary Grant, film dans lequel il dénonce la dictature en Amérique du Sud. Richard Brooks est depuis longtemps engagé dans la lutte contre l'oppression quelle qu'elle soit. Il défendra tour à tour la liberté d'expression dans Bas les Masques en 1952, les soldats face aux abus de pouvoir dont ils sont victimes dans Sergent la Terreur en 1953, et les minorités raciales dans Graine de Violence en 1955. Après cela, Richard Brooks s’évertue à adapter des romans réputés difficiles pour le grand écran. Il tourne ainsi Les Frères Karamazov de Fedor Dostoïevski en 1957, La Chatte sur un Toit Brûlant de Tennessee Williams en 1958, Elmer Gantry de Sinclair Lewis en 1960, film pour lequel il remportera un Oscar, et Lord Jim de Joseph Conraden 1964. Richard Brooks reste toujours dans la même optique : celle de décrire le mal-être de la société américaine, utilisant un style froid et méthodique qui renvoie à un documentaire plutôt qu'à un film. Avec l'ensemble de ses réalisations, touchant à divers sujets en apparence si différents les uns des autres, Richard Brooks s'impose comme l'un des cinéastes les plus talentueux de sa génération. Vers la fin des années soixante, il se fait plus rare sur les plateaux de tournage. Dans les dernières années de sa vie, on le retrouve malgré tout pour Dollars en 1971, film policier divertissant dans lequel Richard Brooks présente une autre facette de son travail, ainsi que pour le western La Chevauchée Sauvage en 1975 et A la Recherche de Mr Goodbar en 1977. Richard Brooks crée ensuite sa propre maison de production, devenant ainsi réellement indépendant, même s'il était considéré comme tel bien avant cela. Le cinéaste et scénariste aura dans l'ensemble de sa carrière été nommé six fois pour les Oscars et aura obtenu vingt-cinq autres nominations. Richard Brooks a marqué le cinéma américain des années cinquante. En parallèle, il a également laissé une trace en tant qu'écrivain. Il a publié trois livres : L'Aventure du Caporal Fox-Hole en 1946, qui sera adapté au cinéma par Edward Dmytryk l'année d'après, The Bothing Point en 1948 et The Producer. Dans ses romans comme dans ses films, fidèle à lui-même, il dénonce certaines incohérences de notre monde et défend avec ferveur la démocratie. Il décède d'une crise cardiaque le 11 mars 1992 à Beverly Hills, en Californie, à l’âge de quatre-vingts ans.
