Genre Homme
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Biographie

Le maloya est, à l'origine, l'expression de la résistance des esclaves importés du Mozambique et de Madagascar. Il est la partie profane, le temps de la danse, après le rituel sacré kabaré, ou culte des ancêtres. Les autorités françaises ne voient pas toujours d'un bon oeil cette forme populaire relatant les soucis du quotidien. A la fin des années 60, le kabar, assemblée de village où se prennent les décisions politiques et sociales, est interdit. Firmin Viry, né en 1936 d'une longue lignée pratiquant le maloya, organise néanmoins chez lui un kabar en 1969. Ce grand rassemblement populaire permet, entre autres, de transmettre la tradition aux plus jeunes. Planteur comme son père, Viry a rencontré dix ans plus tôt un Mozambicain qui lui a appris à fabriquer les instruments nécessaires au maloya : le bobre, arc musical monocorde sur calebasse ; le rouleur, tonneau recouvert d'une peau de boeuf ; le piker, gros bambou frappé par des baguettes ; le kayamb, boîte rectangulaire remplie de graines et servant de hochet. Le triangle européen s'y joint, et Firmin Viry ajoute le djembé, tambour de l'Ouest africain. En 1959, il donne son premier concert de maloya, alors interdit par les autorités françaises, qui le considèrent comme dangereux, révolutionnaire. C'est l'époque où se crée le parti communiste réunionnais, et Firmin Viry s'y engage, au nom de la défense de la culture populaire. Pendant 15 ans, il joue le maloya dans la clandestinité et ce n'est qu'en 1976 qu'il peut enregistrer son premier disque. En 1981, le maloya sera officiellement autorisé. Firmin Viry continue toujours à composer et à organiser des kabar.