Il y a quelques jours, Maïwenn reconnaissait sur le plateau de Quotidien avoir agressé le journaliste Edwy Plenel. Une séquence étrange où la confession de la réalisatrice était accueillie par les rires du public de l’émission. Elle avait en revanche refusé de dire à Yann Barthès pour quelle raison elle s’en était pris au directeur de Mediapart.
"Quotidien" : Maïwenn assume ouvertement avoir agressé Edwy Plenel pic.twitter.com/FuKvTzQoVE
— Florian Guadalupe (@FlorianGua) May 11, 2023
Pour le principal intéressé, l’affaire est entendue. Dans un entretien accordé à Variety, Edwy Plenel est formel : "Maïwenn voulait prendre sa revanche". Mais se venger de quoi ? Comme on pouvait l’imaginer, de la couverture de l’affaire Luc Besson par Mediapart, qui a mené une grande enquête sur les accusations de viols et d’agressions sexuelles contre le réalisateur.
"Nous avons publié ce qu’elle a déclaré à la police dans le cadre de notre enquête sur Besson. Elle a parlé d’aspects compliqués de leur relation, notamment durant leur séparation. Mais quand nous avons publié l’article, nous n’avons reçu aucune protestation d’aucune sorte. C’était il y a 5 ans", note le journaliste, qui s’étonne que la cinéaste n’ait pas tout simplement contacté Mediapart par mail ou téléphone.
Selon Plenel, ce n’est pas l’unique raison pour laquelle Maïwenn l’a agressé dans un restaurant en mars dernier (elle lui aurait tiré les cheveux et craché au visage). Il estime qu’au delà de sa personne, c’est Mediapart qui a été attaqué. Et il rappelle que le journal a été au coeur des révélations du mouvement #MeToo en France (il a notamment publié les accusations d’Adèle Haenel à l’encontre du réalisateur Christophe Ruggia). Mouvement dont Maïwenn n'est pas solidaire, rappelle-t-il :
"Elle est ouvertement anti-#MeToo et elle a fait un geste pour plaire à son monde, c’est pour ça qu’elle s’en est vantée à la télévision. Il y avait une sorte de fierté". Et Variety de ressortir les propos que Maïwenn avait tenu en 2020 dans Paris Match : "Quand j’entends des femmes se plaindre que les hommes ne s’intéressent qu’à leurs fesses, je leur réponds : 'Profitez-en bien, ça ne va pas durer !'" ; "J’espère que les hommes me siffleront dans la rue toute ma vie. Je ne me suis jamais sentie offensée parce qu’un homme portait un regard bestial sur moi. Au contraire, je prends ça comme un compliment."
Edwy Plenel estime aussi que le travail de Mediapart dérange le cinéma français, et s’étonne d'ailleurs de donner sa première interview sur l’affaire à un média étranger. Et selon lui, le fait que le film de Maïwenn, Jeanne du Barry, ait été choisi pour ouvrir le Festival de Cannes, est problématique : "Je n’ai pas reçu de message de Monsieur Thierry Fremeaux me disant que le Festival avait fait ce choix mais ne soutenait pas le geste de Maïwenn. Il aurait pu faire ça, par correction et courtoisie", regrette Plenel.
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