Révisons nos classiques avant la sortie du film avec Brie Larson et Woody Harrelson.
Mosquito Coast (1987)
Un ingénieur illuminé emmène sa famille au fin fond de l’Amérique du Sud pour y jeter les bases d’une nouvelle société. Mais ses rêves démesurés menacent de mener la petite troupe à sa perte… Le modèle du genre “papa hippie”, très en vogue ces jours-ci (de Vie sauvage au Château de verre en passant par Captain Fantastic), un chef-d’œuvre de Peter Weir sur ses thèmes fétiches de la quête et de l’obsession, de l’utopie et de l’illusion, dont l’échec commercial, dit-on, vaccina Harrison Ford contre les tentatives ciné trop aventureuses.
Le Poison (1945)
Le vrai talon d’Achillle du papa joué par Woody Harrelson dans Le Château de verre n’est pas son anticonformisme ou son refus des règles de la société occidentale, mais son penchant pour la boisson. A mi-parcours, le film vire au drame de l’alcoolisme, et retrouve, dans un registre à la fois cru et assez déchirant, les accents du classique de Billy Wilder avec Ray Milland, The Lost Weekend, encore aujourd’hui le chef-d’œuvre indéboulonnable du genre.
States of Grace (2013)
Avant de découvrir Le Château de verre, ne pas hésiter à jeter un œil sur le précédent film de Destin Daniel Cretton, qui imposait un style, des thèmes, un univers, des obsessions : le feeling doux-amer, la colère rentrée, les enfances brisées, Brie Larson… Des films beaucoup plus retors et puissants que leur enrobage Sundance/feel good ne le laisse penser.
A bout de course (1988)
Le thème central du Château de verre, c’est le conflit entre valeurs hippies et yuppies, qui agita l’Amérique de Reagan pendant toute la décennie 80. Et l’un des plus beaux films sur la question, c’est ce trésor caché de Sidney Lumet, racontant la vie de cavale d’un ancien couple d’activistes, le poids que fait peser leur engagement sur leurs enfants. Le film est sorti en 1988, à peu près au moment où s’achève Le Château de verre. Et deux ans après Mosquito Coast, ce qui donne une sacrée cohérence à la filmo de River Phoenix, lui-même élevé par des parents hippies et fauchés comme les blés.
American Pastoral (2016)
Dans Le Château de verre, le conflit politique et générationnel s’incarne dans la relation fusionnelle et explosive entre un père et sa fille chérie. Soit le conflit de Pastorale Américaine de Philip Roth, adapté l’an dernier au cinéma par Ewan McGregor, mais en en inversant la proposition : ici, c’est la fille qui est dans le droit chemin et le papa qui déraille…
Le Château de verre, en salles mercredi.
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