A chaque fois, c'est la même chose : une famille est témoin puis victime d'évènements inexplicables et surnaturels. Le truc (parce qu'il y a un truc), c'est que tout est filmé par des caméras de surveillance ou des webcams. Depuis le premier volet, Paranormal Activity, saga très maline, est surtout devenue ultra-rentable. D'où ce quatrième épisode, où, pour changer, c'est l'arrivée de nouveaux voisins qui va introduire l'horreur dans le foyer. A l'occasion de la sortie de ce nouvel opus, nous avons rencontré Ariel Schulman et Henry Joost qui après leur docu-thriller Catfish se retrouvent à la tête d'une redoutable machine. InterviewBonjour Messieurs. Que je comprenne bien : Vous avez été révélé par le docu-thriller indé Catfish puis vous avez décidé de jouer gros et de rentrer dans le business Paranormal Activity. C’est bien ça ? Ariel : Oui, ça s’est passé exactement comme ça. Le truc, c’est que beaucoup de spectateurs ont pensé à l’époque que tous les évènements décrits dans Catfish étaient faux. Ça nous a pris par surprise au début, parce qu’on était là, on sait que tout est vrai, on était aux premières loges de cette histoire… On nous disait : « C’est super Catfish, mais c’est fake non ? ». Paramount et les producteurs de Paranormal Activity nous ont alors approché en nous disant : « Si vous pensez que vous pouvez réussir le même coup avec PA - c’est-à-dire semer le doute dans l’esprit du spectateur - alors vous avez le job ! ». Et on a eu le job…Les films PA ont un coût de production ridiculement bas et rapportent des fortunes. En parallèle, Catfish donne lieu à une série de Real-Tv bientôt diffusée sur MTV. Vous êtes super riches à l’heure qu’il est, non ?Henry Joost : Ahah, pas vraiment. Les réalisateurs ne sont pas si bien payés que ça dans cette économie de franchise ; le gros de l’argent revient au studio. On ne se plaint pas, hein. Mais est-ce qu’on est riches ? Non.L’effet de surprise du premier PA est largement passé, l’imagerie de la chambre à coucher en infra-rouge bientôt datée… De quelle marge de manœuvre disposez-vous sur un film comme PA 4 ?A.S. : Il y a un équilibre délicat à trouver. D’un côté, on doit reprendre une formule que les gens connaissent bien, de l’autre essayer de les surprendre constamment. A priori, PA 4 ressemble à un PA des familles, mais à l’arrivée c’est très différent. C’est définitivement le plus drôle et le plus vicieux de toute la série…L’une des rares voies à explorer de la série concerne sa mythologie. Personnellement, je ne me rappelle de rien. Est-ce que vous seriez capables de remettre toute l’histoire à plat, dans l’ordre chronologique ?H.J. : Wow, on va essayer… Déjà, le bon ordre chronologique pour reconstituer l’histoire, c’est : PA 2, PA 1… non attendez, je reprends ! PA 3, PA 2, PA 1 et PA 4. Et voici ce qui s’est passé : Il y a plusieurs générations, une famille a passé un deal avec un démon qui leur a promis pouvoir et richesse, en échange de leur premier nourrisson, de leur premier fils. On apprend dans PA 3 qu’ils n’ont pas eu de fils mais une fille, qui plus tard donnera elle-même naissance à un fils, lequel sera kidnappé par sa tante Katie (l’héroïne du premier film, NDLR), puis perdu… La suite dans PA 4 !Suite et fin ? Le chapitre final de cette histoire ?A.S. : Jamais ! Qui sait ? C’est au public de décider. En tout cas, on sait déjà comment poursuivre l’histoire, si le besoin s’en faisait sentir. Et ça peut continuer encore, et encore, et encore… Vous nous conseillez de regarder les films dans l’ordre chronologique ou dans l’ordre de production ?H.J. : C’est comme on veut. Il semblerait que les spectateurs se soient appropriés l’histoire, ils en font ce qu’ils veulent. Beaucoup commencent par le 3, puis regardent le 1, puis le 2… Je n’ai jamais essayé dans cet ordre mais pourquoi pas ?Mince, c’est encore plus compliqué que Star Wars…H.J. : Ahah, non pas tant que ça.PA 4 sera même exploité dans certaines salles IMAX…A.S. : Oui, c’est complètement fou ! On l’a tourné avec un caméscope à 800 $ et il se retrouve projeté en Imax.Qu’est-ce qu’on peut bien gagner à voir un film en « found-footage » sur un écran Imax ?A.S. : La particularité de PA (ce qui rend ces films amusants), c’est l’attente générée à l’intérieur des plans. Il va se passer quelque chose mais on ne sait jamais où, ni quoi. Le jeu pour le spectateur consiste à examiner les moindres recoins de l’image pour anticiper l’action, un peu comme ces rubriques dans les magazines pour enfants où l’on vous incite à ausculter une image : « Qu’est-ce qui ne va pas dans cette photo ? ». En Imax, où le moindre détail à l’image ressort d’autant plus, ce petit jeu prend une toute autre dimension…Recueillis par Benjamin Rozovas
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Paranormal Activity 4 : "C'est le plus drôle et le plus vicieux de toute la série"
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