Sidney Poitier est un acteur et réalisateur américano-bahaméen né le 20 février 1927 à Miami. Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique depuis 1974, il est le premier acteur noir à décrocher l'Oscar du meilleur acteur. Il est le père de Sydney Tamiia Poitier, né de son mariage avec l'actrice Joanna Shimkus.
Élevé dans les Bahamas, il fait divers petits métiers, sert dans l'armée avant de rejoindre l'American Negro Theater et de débuter en 1946 à Broadway dans une version de Lysistrata (d'après Aristophane) entièrement interprétée par des Noirs. Dès son premier long métrage de fiction, La porte s'ouvre (Joseph L. Mankiewicz, 1950), il apparaît en vedette à Hollywood et s'impose peu à peu comme le leader incontesté (à cette époque) des acteurs de couleur.
Alors que Richard Brooks (Graine de violence, 1955 ; Le Carnaval des dieux, 1956) et Raoul Walsh (L'Esclave libre, 1957) lui offrent des rôles de premier plan, Stanley Kramer (La Chaîne, 1958) et Otto Preminger (Porgy and Bess, 1959) lui apportent une renommée internationale. Sidney Poitier connaît alors une période faste et tourne plusieurs oeuvres où il reste prisonnier de son image de marque : Un raisin au soleil (Daniel Petrie, 1960), Paris Blues (Martin Ritt, 1961), Pressure Point (Hubert Cornfield, 1962), Le Lys des champs (Ralph Nelson, 1963, qui lui vaut un Oscar), Aux postes de combat (James B. Harris, 1965), Trente Minutes de sursis (Sydney Pollack, id.), Un coin de ciel bleu (Guy Green, id.), La Bataille de la vallée du Diable (Ralph Nelson, 1966), les Anges aux poings serrés (James Clavell, 1967), Dans la chaleur de la nuit (Norman Jewison, id.), Devine qui vient dîner (Stanley Kramer, id.), L'Homme perdu (Robert Alan Aurthur, 1969) ou encore Appelez-moi Monsieur Tibbs (Gordon Douglas, 1970).
Au début des années 70, il se trouve quelque peu dépassé par les mouvements revendicatifs qu'il a pourtant largement contribué à faire admettre. Il se consacre alors davantage à la production, et se lance sans grande réussite dans la mise en scène avec des films comme Buck et son complice (1972), A Warm December (1973), Uptown Saturday Night (1974), Let's Do It Again (1975), A Piece of the Action (1977), Faut s'faire la malle (1980), La folie aux trousses (1982), Fast Forward (1985) et Papa est un fantôme (1990).
Après dix ans d'absence comme acteur, il revient dans Randonnée pour un tueur de Roger Spottiswoode en 1988 puis dans Les Experts de Phil Alden Robinson en 1992, aux côtés de de Robert Redford et Ben Kingsley. En 1997, avant de s'éloigner définitivement du monde du cinéma, il apparait une dernière fois au cinéma dans Le Chacal de Michael Caton-Jones.