Nom de naissance Mary Pickford
Naissance
Toronto, Ontario, Canada
Décès
Profession(s) Interprète, Réalisateur/Metteur en Scène
Avis

Biographie

Elle fut, selon Adolphe Zukor, la première des grandes vedettes du cinéma muet, connue sous le slogan fétiche de « la petite fiancée du monde ». Vingt ans durant, de 1909 à 1929, elle représenta l'archétype de la femme-enfant, dont le public a toujours raffolé, et de ce fait marqua durablement l'histoire du cinéma, non seulement, comme l'écrit Jean Mitry, « par son talent, sa grâce primesautière, ses élans juvéniles, mais encore parce qu'elle fut l'incarnation quasi mythique d'une société et d'une époque ».Elle était montée sur les planches dès l'âge de six ans, aux côtés de sa sur Lottie et de son frère Jack, sous la houlette de leur mère, l'avisée Charlotte Smith (qui restera jusqu'à la fin son manager attitré). On la vit dans The Littlest Girl, la Case de l'oncle Tom, Little Red Schoolhouse et autres pièces édifiantes. The Warrens of Virginia, qu'elle joue à New York en 1907 dans la troupe de David Belasco, confirme sa réputation d'enfant prodige et l'incite à tenter sa chance au cinéma (bien que ce dernier eût encore assez mauvaise presse auprès des gens de théâtre). Elle a la chance de se faire remarquer par Griffith, qui lui fait faire un bout d'essai dans sa série burlesque, The Jones Family, mais elle n'est pas encore vedette. Cela viendra vite, Griffith voyant en elle l'adolescente rêvée souvent en butte aux manigances des adultes dans les films qu'il prépare pour la Biograph, et qui vont leur assurer la célébrité à tous deux : The Lonely Villa ; The Little Darling ; The Little Teacher ; An Arcadian Maid ; Wilful Peggy, etc. En 1911, elle quitte la Biograph pour l'IMP (Independant Motion Pictures) de Carl Laemmle. Elle y tourne quelques films sous la direction de Thomas Ince et George Loane Tucker. Puis elle passe à la Majestic Pictures de Harry Aitken, avant de retrouver son mentor, Griffith, à la Biograph. On la voit dans Lena and the Geese (dont elle a écrit elle-même le scénario), A Pueblo Legend, My Baby et surtout The New York Hat, où elle est inoubliable en orpheline en proie à la bigoterie de son village. On la retrouve au théâtre en 1913, dans une adaptation d'Un bon petit diable de la comtesse de Ségur (un film en sera tiré la même année). Ses triomphes à l'écran vont désormais se succéder. Elle est engagée à la Paramount, dont elle devient l'un des piliers. Son salaire de début est de mille dollars par semaine, il sera multiplié par dix au bout de deux ans. En 1919, consécration suprême, elle est aux côtés de David Wark Griffith, Charles Chaplin et Douglas Fairbanks pour la fondation des Artistes Associés.On ne peut guère que citer les titres de la cinquantaine de films, moyens ou longs métrages, qu'elle tourne entre 1914 et 1933, la plupart ayant disparu (une clause de son testament en prévoyait la destruction, tellement, paraît-il, elle s'y trouvait mauvaise). Mais ils suffisent à cerner ce que fut, pour une génération, son image de marque : Mademoiselle Cordon-bleu ; Romance d'autrefois ; l'Ange gardien ; Fille d'Écosse ; Une pauvre petite riche ; Petite Patriote ; Petite Princesse ; le Petit Lord Fauntleroy ; la Petite Annie ; Rosita... Beaucoup ne sont que des véhicules commerciaux, mais quelques-uns sont tout de même signés Allan Dwan, Maurice Tourneur, Cecil B. De Mille ou Lubitsch. Tous visent à mettre en relief son caractère de « petite fée », que copieront à l'envi Catherine Hessling, Shirley Temple, Judy Garland à ses débuts, et tant d'autres. Il est hors de doute que nous baignons là en plein stéréotype, encore que Jean Mitry puisse écrire que « contrairement à l'image d'une petite fille capricieuse et bonbon fondant illustrée par le Petit Lord Fauntleroy et une dizaine de films semblables, Mary Pickford incarna bien plus souvent une gamine des faubourgs, enfant abandonnée ou petite sauvageonne revêche et autoritaire. Ainsi Marie-les-Haillons, le Roman de Mary, l'Enfant de la forêt, Dans les bas-fonds, Tess au pays des tempêtes, etc., qui furent parmi ses meilleurs films ». Assez logiquement, en tout cas, elle ne put franchir le cap de la maturité (à la différence de Lillian Gish), et ses films d'« adulte » eurent peu de succès : la Mégère apprivoisée (S. Taylor, 1929, seul film où elle a pour partenaire son mari, Douglas Fairbanks) ; Kiki (id., 1931) et Secrets, le dernier, en 1933, signé Frank Borzage, où elle témoigne pourtant d'une grande sensibilité. Elle fera encore par la suite un peu de production, puis se retirera (immense) fortune faite.C'était une héroïne de Dickens. À travers tous ses rôles, et surtout chez Griffith, qui reste son meilleur faire-valoir, elle n'a fait que jouer le même personnage : celui de la petite Dorrit. Elle avait re¿cu un Oscar pour son premier film parlant : Coquette (1929). Elle en obtiendra un autre, en 1975, par reconnaissance pour sa contribution à l'histoire du cinéma américain.

Filmographie Cinéma

Année Titre Métier Rôle Avis Spectateurs
2016 Et la femme créa Hollywood Acteur Self
2015 Le Chapeau De New York Acteur le pasteur
2005 Greta Garbo Acteur Gwendolyn
1929 La mégère apprivoisée Acteur Katharina
1927 Le Baiser de Mary Pickford Acteur Self

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