Il existe de nombreux artistes qui connaissent un immense succès pendant une courte période. Ce succès peut se caractériser par exemple par quelques films qui ont triomphé à une certaine époque, une couverture médiatique énorme à un moment donné, ou un Oscar de la meilleure actrice pour un rôle isolé. Et puis soudain, plus rien (ou presque), ces artistes tombent subitement dans l'oubli et l'anonymat aussi vite qu'ils ont attiré la lumière. Ils disparaissent de l'écran radar sans rien laisser d'autres que des souvenirs plein la tête, des souvenirs nostalgiques de cinéphiles.Parfois dû à un retrait choisi, tout simplement pour changer de vie, élever des enfants, ou évoluer vers d'autres sphères. Ou à l'opposé, ce retrait peut être provoqué à cause du vieillissement, du temps qui passe, et donc, du manque d'intérêt des studios et des productions. Ces disparitions soudaines sont d'autant plus surprenantes qu'elles se développent d'une façon exponentielle avec le temps. En effet, aujourd'hui, combien de Mary Elizabeth Mastrantonio, de Meg Ryan, ou de Rebecca de Mornay presque oubliées pour une Meryl Streep toujours au sommet ? Une carrière est un travail de longue haleine, un investissement perpétuel. Et il faut compter sur une bonne dose de chance aussi.A travers cette rubrique baptisée "Mais qu'est devenu(e)... ?", nous vous proposons régulièrement de vous replonger dans une époque, une période, une filmographie, une histoire. Celle d'un comédien ou d'une actrice qui aura marqué le septième art de son empreinte avant de disparaître aussi vite qu'il ou qu'elle était venu(e).Mais qu'est devenue... Rebecca de Mornay ?Avec sa blondeur solaire, sa grâce innée et sa beauté froide, Rebecca de Mornay avait tout de l'actrice hitchcockienne par excellence, jusqu'au prénom, lorsqu'elle a explosé au début des années 80.Aussi "bonnarde" que terrifiante, pouvant jouer tous les rôles dans tous les registres, l'actrice a su surfer sur le succès pendant une décennie avant de s'évanouir progressivement.Celle qui illuminait certains des films les plus cultes des années 80 et 90 est en effet de plus en plus rare depuis le passage à l'an 2000, mais certaines images de Coup de Cœur, Risky Business, ou La Main sur le Berceau sont encore là pour la rendre immortelle. Née le 29 août 1959 à Santa Rosa, en Californie - elle fête donc ses 56 ans aujourd'hui même -, Rebecca a grandi au nord de Los Angeles, sur la côte pacifique, élevée par un père DJ, très conservateur, qui deviendra animateur télé et radio. Elle le verra cependant très peu, ses parents divorçant alors qu'elle n'a pas 2 ans, et sa mère l'emmenant aussitôt vivre en Europe.Durant son enfance, Rebecca vivra ainsi en Angleterre, en Autriche et même quelques années en France, où sa mère épousera en seconde noce l'homme d'affaires Richard de Mornay, qui adoptera Rebecca et lui donnera son patronyme.De ses tendres années aux quatre coins de l'Europe, Rebecca en tirera une grande ouverture d'esprit et la maîtrise de trois langues : anglais, français, allemand.A l'adolescence, se rêvant actrice, Rebecca s'envole pour New York et suit les cours de Lee Strasberg à l'Actor's Studio, passage obligé de tout acteur en devenir depuis les réussites au sein de la formation de stars comme James Dean, Marlon Brando, Al Pacino ou Robert de Niro.Tout va alors très vite pour la jeune femme puisque, à 23 ans, pour l'un de ses premiers castings, elle décroche un rôle dans Coup de Cœur, que Francis Ford Coppola tourne en 1982 avec notamment Teri Garr et Harry Dean Stanton. La jolie blonde ne pouvait rêver mieux comme baptême du feu que de tourner avec le réalisateur multi-oscarisé du Parrain et d'Apocalypse Now.Mais la consécration arrivera l'année suivante. En incarnant Lana, la call-girl de Risky Business au côté d'un jeune Tom Cruise en train d'exploser sa cote, Rebecca devient culte et s'impose en femme fatale dans l'inconscient collectif de toute une génération.Deux ans plus tard, après Hal Ashby pour The Slugger's Wife, c'est le grand Andreï Konchalovsky qui lui offre le seul rôle féminin de son Runaway Train entre les immenses Jon Voight et Eric Roberts. Cette course infernale et palpitante marquera pourtant un arrêt net dans l'évolution de la superbe blonde, clairement sous-exploitée à cette époque, mais qui saura rapidement rebondir.Côté sentimental, après une romance de deux ans avec Tom Cruise, elle rompt en 1985. Si le jeune acteur tombe alors dans les bras de Mimi Rogers et de la Scientologie, Rebecca tombera elle sous le charme du scénariste Bruce Wagner qu'elle épousera l'année suivante. Mais le couple divorcera quatre ans plus tard, en 1990.Retour sur sa carrière. Après ce Runaway Train donc, c'est une petite traversée du désert que connaît la brillante comédienne, alors qu'explosent à cette époque des actrices solaires comme Kelly McGillis, Kim Basinger ou Meg Ryan.Ainsi, après quelques téléfilms, une comédie musicale improbable inspirée de La Belle et la Bête (1987), et un surréaliste remake de Et Dieu créa la femme (1988) réalisé par Roger Vadim himself, Curtis Hanson remarque la beauté froide et le côté malsain que peut dégager l'actrice et l'enrôle pour l'excellent thriller La Main sur le Berceau.Au côté de l'épicée Annabella Sciorra, la présence contrastante de Rebecca fait merveille et leur duo est pour beaucoup dans la réussite de ce thriller hitchcockien.La même année, Ron Howard lui offre un rôle dans Backdraft aux côtés d'une multitude de stars dont Kurt Russell, William Baldwin, Scott Glenn, Robert de Niro, Donald Sutherland et Jennifer Jason Leigh.Cette seconde jeunesse lui ouvre les portes de projets plus ambitieux, comme une nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires avec Charlie Sheen, Kiefer Sutherland, Chris O'Donnell et Oliver Platt en 1993. Mais avec la mode des thrillers sexy à la Basic Instinct et autre Sliver initiée avec succès par une autre sulfureuse blonde, c'est surtout ce genre qu'on lui propose et on la voit ainsi dans les affligeants L'avocat du diable avec Don Johnson (1993), et Excès de confiance avec Antonio Banderas (1995).L'année suivante, en 1996, Rebecca se mariera une deuxième fois, en l’occurrence avec le journaliste sportif Patrick O'Neal, fils de Ryan O'Neal. Si le couple a eu le bonheur de donner naissance à deux filles, Sophia et Veronica, ils divorceront en 2002.Depuis vingt ans, entre guest dans des séries télé, téléfilms sans saveur et petits rôles de cougars dans des comédies grand public - Serial Noceurs (2005), American Pie 4 (2012) -, Rebecca n'est plus que sporadiquement visible sur les écrans.A 56 ans tout juste, nul doute que sa carrière peut rebondir une fois encore, et l'on sera les premiers à la saluer vivement.Comme back.LIRE AUSSI :Mais qu'est devenue... 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