Après The tree of life et Mud, on continue de voir grandir Tye Sheridan à l'écran dans le prochain film de David Gordon Green, Joe. "Un drame réaliste rural, tendance sudiste, dont se réclame Jeff Nichols, mais aussi James Franco, ainsi que toute une nébuleuse qui gravite autour du gourou d’Austin, Terrence Malick", détaillait Première juste après avoir découvert le résultat à la dernière Mostra de Venise. Déjà dirigé par les deux des réalisateurs cités par notre critique emballée, l'alchimie avec cet univers qui lui colle à la peau semble encore une fois fonctionner. La bande-annonce aride et dense est un tourbillon où montent tension et violence. Sa promesse ? Un film à l'émotion sèche. Brad Pitt, Sean Penn, Matthew McConaughey... il a donné la réplique aux plus grands et il continue sur sa lancée en se confrontant cette fois à Nicolas Cage, ancien taulard qui le prend sous son aile. L'acteur confie : "C'est vrai que j'ai essayé d'être le plus vrai possible, de moins penser et moins imaginer mon rôle". L'authenticité est ce qui est le plus recherché, une vérité brute, une réalité crue. Pour l'atteindre David Gordon Green (Délire Express, Votre Majesté, Prince of Texas) choisit de transposer dans son Texas natal le roman de Larry Brown qui se déroule au Mississippi. Ses deux vedettes côtoient un casting de non-professionnels, tout droit sortis de la ville du réalisateur. Le père alcoolique, dont la performance est déjà impressionnante rien que dans la bande-annonce et qui en est le noeud de tension, fait partie de ces amateurs pétris de réalité que recherchait à tout prix le metteur en scène.  Petit jeu des différences entre la bande-annonce VO et celle VOST. La première se concentre beaucoup sur Nicolas Cage et sur la définition de cette figure solitaire qui apprend à maîtriser sa colère. Elle en établit un portrait avant de mettre en place la relation d'amitié avec l'adolescent et accorde beaucoup d'importance au rapport du personnage éponyme avec la police, entité qui gravite beaucoup autour de Joe. La seconde s'attache plus directement à la relation entre Cage et Sheridan, comme coeur du film, et donne plus de relief au jeune garçon. Dans les deux cas, elles savent mettre en place une tension progressive et une violence de moins en moins contenue. Salué à Deauville, célébré à Venise, le film sera sur nos écrans le 30 avril.