Son concept tord le cou aux stéréotypes des films d'horreur, comme « c'est toujours le noir qui meurt en premier ».
En 2018, un sketch diffusé sur Comedy Central a fait sensation : The Blackening. Ce court métrage parodiant les codes du cinéma d'épouvante américain part du concept suivant : dans un film d'horreur hollywoodien, c'est toujours un personnage noir qui meurt en premier. Mais comment faire quand tous les visiteurs d'une maison dans les bois sont noirs ? Comment le tueur peut-il définir l'ordre dans lequel il va les éliminer avec cruauté ?
Voici la version non censurée du sketch :
Us confirme l’immense pouvoir de séduction de Jordan Peele [critique]Conçu par le comédien et scénariste Dewayne Perkins (Brooklyn Nine-Nine, reboot de Sauvés par le gong), qui a co-écrit l'histoire avec Tracy Oliver (Girls Trip), The Blackening a inspiré une version longue, qui vient de sortir dans les salles américaines. Dirigée par Tim Story, le réalisateur des 4 Fantastiques des années 2000 et du remake de Shaft, elle a bien démarré aux Etats-Unis. Si les scores de The Flash et d'Elementaire ont déçu, celui de cette comédie à petit budget est encourageant : elle a débuté en sixième position, forte de 6 millions de dollars récolté dans seulement dans 1775 salles. Un joli coup pour Lionsgate, qui distribue le film.
Il faut dire que l'équipe a su concocter une promotion ludique à souhait. Dans le long métrage, les pièges du tueur sont plus tordus que dans le court : une fois installés dans une maison dans les bois pour passer le week-end férié du Juneteeth (une date évidemment pas choisie au hasard, puisqu'elle célèbre l'émancipation des esclaves Afro-Américains dans le sud confédéré), le petit groupe d'amis se retrouve plongé dans le noir. Cherchant à s'occuper sans lumière, ils tombent sur une pièce remplie de jeux de société. Dont un appelé "The Blackening", qui s'avérera terrifiant : une mystérieuse voix leur demande d'abord qui est le moins noir d'entre eux. Ils se défendent en argumentant pour leur survie ("Je suis gay", "Toutes les vies comptent, pas seulement Black Lives Matter", "J'ai voté pour Trump"). Puis une fois la première victime assassinée, la tueuse leur pose toutes sortes de questions culturelles pour définir leur ordre de disparition. S'ils se trompent, elle les tuera de façon particulièrement sanglante.
Voici la bande-annonce, qui reprend quelques blagues du court, tout en allant encore plus loin :
Sorry To Bother You : "Qu’est-ce qui m’interdit de mélanger les genres cinématographiques ?"Pour promouvoir ce concept, Lionsgate a partagé une série de "character posters" mettant justement en avant le casting (Antoinette Robertson, Dewayne Perkins, Sinqua Walls, Grace Byers, X Mayo, Melvin Gregg, Jermaine Fowler, Yvonne Orji, Jay Pharoah et James Preston Rogers), ainsi que ce type de questions pièges, qui vont de "Combien y a-t-il eu d'acteurs noirs dans la série Friends ?", à "Quel est le second couplet de l'hymne national black" en passant par "Citez un personnage noir ayant survécu à un film d'horreur" ou "Nommez deux comédiens blancs de l'émission In Living Colors". Conçue dans les années 1990 par les frères Wyans, Jamie Foxx et Rosie Perez, elle est célèbre pour avoir fait connaître Jim Carrey au public américain, mais seriez-vous capables d'en citer un deuxième ?
Reste maintenant à savoir quand sera diffusé The Blackening en France, et sur quel support. Au cinéma ? En streaming ? Pour l'instant, le film n'a pas encore trouvé de distributeur chez nous. Mais vu qu'il a bien démarré au box-office US, il devrait logiquement trouver preneur...
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