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Le film de Romain Levy (Radiostars) est une parodie efficace de films de gangsters.

Mise à jour du 15/12/2019 : Gangsterdam, la comédie portée par Kev Adams, est diffusée pour la première fois en clair, ce soir sur France 2 (à 22H40). Voici la critique publiée par Première à l'époque de la sortie du film.

Article du 29/03/2017 : Romain Levy s’est fait attendre. Cinq ans précisément. En 2012, son premier film, Radiostars, faisait souffler un vent nouveau sur le cinéma populaire français en intégrant les ingrédients des comédies anglo-saxonnes : de l’humour noir, de la bonne vanne, des situations absurdes et trash, des acteurs désinhibés. Il y ajoutait un sens très français de l’observation qui faisait de Radiostars une sorte de comédie ultime, qui ne ressemblait à rien d’autre qu’à elle-même. Autant dire qu’avec Gangsterdam, on allait voir ce qu’on allait voir ! Le pitch en deux mots ? Trois étudiants sont amenés à aller à Amsterdam pour en rapporter une drogue d’un nouveau genre. Sur place, rien ne va se passer comme prévu.

Kev Adams convaincant

Dans Gangsterdam, il y a des gros flingues, des nanas carrossées, des punchlines régressives (« C’est ça Amsterdam ? Eh ben, ça a l’air d’être une bonne ville de connards »), des buddies crétins, des ralentis stylisés, des numéros d’acteur inattendus (Manu Payet en caïd qui en impose) et un guest haut de gamme (Rutger Hauer). Le manque de hauteur du script, ultrapotache (contrairement à Radiostars, qui n’était pas que ça), place Gangsterdam évidemment plus du côté de Guy Ritchie que de Quentin Tarantino. Ici, on fait du suspense autour de problèmes gastriques et on flirte avec la ligne jaune de l’humour politiquement incorrect, ce qui n’a déjà pas manqué de braquer contre le film les ligues de vertu –le fait est que la blague en question, taxée d’homophobie, est d’un goût douteux mais n’est en rien le fruit d’une quelconque pensée réfléchie et nauséabonde. Au fait, Kev Adams est plutôt drôle. Et si ce n’était pas ça le vrai tour de force de Gangsterdam ?