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Il est aujourd’hui un metteur en scène incontournable. Profitant de la reprise à Paris au Théâtre de l’Œuvre, de L’Illusion conjugale d’Eric Assous, nous l’avons rencontré.Propos recueillis par M.-C. NivièreVous devez être heureux de revenir avec ce beau spectacle !Heureux oui, car il est rare de connaître une telle osmose avec ses partenaires. Nous venons de vivre deux ans sans qu’il n’y ait eu un mot entre nous, que de l’amour… J’appelle Isabelle Gélinas, la Sauterelle et José Paul, la Pythie… car il est très lucide. Je n’hésite jamais à lui demander conseil… Pendant la tournée, la Pythie avait dit : « Vous allez voir, on reprendra. » On a joué en tout cinq cents fois, or je croise encore des gens qui regrettent de l’avoir manqué. Nous leur redonnons une chance (rire).Eric Assous est un auteur que vous connaissez bien.Ce qu’il écrit a toujours du sens. Il est à la fois un tailleur sur mesure et un créateur. Le sur-mesure, c’est Une Journée ordinaire, Le Technicien, Secret de famille, et il adore cela… La création, c’est Les Belles-sœurs, Les hommes préfèrent mentir, L’Illusion conjugale et Les Conjoints que je dois prochainement monter. L’Illusion conjugale lui a permis d’accéder à l’international. La pièce se joue en ce moment dans de nombreux pays.Votre mise en scène est d’une grande élégance.Je vais faire un péché d’orgueil, mais la conception a fait beaucoup pour l’écoute. J’ai tout concentré sur le texte, avec rien autour. J’ai pris cela comme un oratorio. J’ai cassé les codes. Il faut dire que la première réplique est « un état des lieux »… Il y a des pièces où cela peut mettre vingt minutes à démarrer. Ici, ça claque d’entrée de jeu : « Alors, qu’est-ce qui s’est passé entre nous en douze ans ? » Il faut que cela suive derrière. Le sujet est le mari, la femme et… amant ou pas amant.Cela parle du couple. Le personnage de l’ami, que joue José, est capital parce qu’il ne donne pas de réponses. C’est une pièce sur l’ombre et la lumière. La question est : doit-on tout dire ou pas ? Est-ce que l’on soulève le tapis pour voir la poussière qu’il y a dessous ? Une des grandes problématiques « assoucienne » est la relation entre la femme et l’homme. Un sujet inépuisable qui le stupéfie.Cela fait plaisir de retrouver Moreau comédien.Il est vrai que le metteur en scène ne laisse pas de temps au comédien et personne ne me demande. En tout cas, j’ai le sentiment d’avoir progressé, car je me connais mieux. Le comédien s’appuie sur cela. Il y en a qui savent à 18 ans, comme Rimbaud et Adjani, et les aveugles, comme moi. J’ai moins peur qu’avant… J’ai souvent donné à des acteurs des réponses totalement idiotes par peur de dire : « Je ne sais pas. » Maintenant je ne crains plus de dire mon ignorance. Cela m’a apaisé et a libéré mon imaginaire.En quelques mots : Alain Delon, Une Journée ordinaire, Jansen et Giraud, Le Technicien, Ruquier, Parce que je la vole bien et Chevallier et Laspalès, Le Dîner de cons…Delon, c’est une belle rencontre. Un fauve qui a dans sa tête un scanner. Il est le dernier de sa génération et avec lui on est dans une autre dimension. C’est le fin du fin. Quant à Maaike Jansen et Roland Giraud, c’est la famille. Maaike est une belle personne. J’avais un poids sur le cœur que Maaike ne soit pas, sur Paris, une comédienne reconnue pour son immense talent. Laurent Ruquier, c’est une histoire de fidélité. Dans mon intimité, c’est un garçon qui compte beaucoup. Il a le don de la satire. J’adore le duo Chevallier et Laspalès, ils ont un public énorme et font un succès sans l’appui des médias !Et les petits jeunes de A deux lits du délit ?Je suis tombé sur une équipe d’exception. Le montage du spectacle a été dur car tout tient sur la mécanique. Les filles (Juliette Meyniac et Mathilde Penin) se connaissent bien. Je suis fière d’avoir fait venir le duo Garnier et Sentou. Ils ont une rigueur, une exigence merveilleuse avec un vrai contraste physique, l’un beau mec et l’autre rat d’égout (rire). On peut tout leur demander. Arthur Jugnot, c’est l’enfant de la balle qui sait tout faire. Il a été immergé dans le théâtre et il y est heureux.Que des succès !Oui, mais on ne s’en rend compte qu’après, quand le public arrive. Il y a plusieurs manières de rire comme de faire l’amour. Les gens vont aller de plus en plus au théâtre. Il faut faire du théâtre, car c’est une métaphore de la vie. Et c’est ça qui m’intéresse.L'Illusion conjugale au Théâtre de l'OeuvreUne Journée ordinaire aux Bouffes ParisiensA Deux lits du délit au Théâtre de la MichodièreLe Dîner de cons au Théâtre des VariétésParce que je la vole bien au Théâtre Saint-GeorgesLe Technicien au Théâtre du Palais Royal>> Réservez vos places pour L'Illusion conjugale !>> Réservez vos places pour Une Journée ordinaire !>> Réservez vos places pour A deux lits du délit !>> Réservez vos places pour Le Dîner de cons !>> Réservez vos places pour Parce que je la vole bien !>> Réservez vos places pour Le Technicien !