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Entre d’autres mains, la richesse narrative, quasi romanesque, de ce road-movie fraternel et initiatique aurait probablement donné un résultat indigeste. S’il n’évite pas certaines redites et quelques situations un brin surlignées, c’est avec une sorte de grâce que Panos H. Koutras passe de l’émotion brute à l’onirisme, de l’état des lieux d’un pays rongé par la crise et la montée des extrémismes à la cocasserie la plus extravertie et de la tragédie teintée de résonances antiques au thriller intimiste, sans oublier d’emballants détours par la comédie musicale. Caressé par l’aile de Donnie Darko et de La Nuit du chasseur, Xenia jongle harmonieusement avec toutes sortes de ruptures de ton trouvant ainsi son identité, cimentée par ses deux héros magnifiquement caractérisés, leurs interprètes stupéfiants de naturel et, surtout, une conviction contagieuse quant au bonheur de happer le spectateur dans l’histoire qu’il lui raconte.
Toutes les critiques de Xenia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Forte de ses deux jeunes acteurs albanais, impeccables, cette odyssée contemporaine prend alors la forme d'un voyage jubilatoire, à la fois juste et fantaisiste, et même pourquoi pas fantastique ou anarchiste sur les bords. Un coup de cœur immédiat.
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Couleurs chaudes, garçons sexys chacun dans leur genre et surtout double portrait tendre et vibrant, ce film au gout prononcé pour les différences et un manuel de tolérance nomade – qui se passe volontiers de bons sentiments trop faciles. Réjouissant!
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Les deux sensationnels jeunes acteurs qui interprètent Dany er Odysseas font cet effet d'être dans leur propre rôle, voire dans le rôle de leur vie.
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Empathie maximale pour les personnages, art de la rupture du ton : le cinéaste prend bien soin que les histoires familiales qu'il raconte de film en film ne virent pas trop franchement à la tragédie, une spécialité locale… On apprécie hautement son élégance exubérante.
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La mythologie et la tragédie grecques hantent littéralement Xenia. Mais la présence de ces références sert à prendre le contre-pied des éléments tragiques de l'histoire.
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Xenia est un film d’apprentissage à la trame narrative assez traditionnelle – la quête du père va bien sûr mener ces deux jeunes garçons de l’enfance à l’âge adulte – qui capte avec un plaisir fou et communicatif la liberté de l’adolescence.
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C’est sans doute la plus grande beauté de Xenia et c’est une beauté à la fois morale et vitale : la détermination victorieuse du cinéaste à colorer d’humour, d’enfance et de rêve le train fantôme cauchemardesque et hors de contrôle à quoi ressemble son pays aujourd’hui.
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À trop piocher dans tous les styles, passant du mélo à la chronique sociale, du polar à la comédie musicale, du réalisme le plus cru à l’onirisme le plus étrange, XENIA finit par ressembler à un étrange fourre-tout, pas loin d’être opportuniste.
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Il y a derrière cette épopée touchante sur les tourments de l'adolescence un portrait en creux d'une Grèce ravagée par la crise et confrontée à la montée de la xénophobie et de l'intolérance. Dommage que le film s'égare par moments dans des séquences oniriques liées au côté immature des personnages.
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Xenia n'est pas fait pour être tout à fait pris au sérieux, tout en faisant appel aux meilleurs sentiments des spectateurs. Il ne s'agit pas d'exercer ici son droit à l'ironie, mais de se rendre aux acrobaties du réalisateur et de ses interprètes, prêts à tout pour arracher une larme ou un sourire.