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Dans le registre minimaliste, difficile de trouver plus maîtrisé que ce quasi-huis clos dans lequel une jeune femme est embauchée comme « nounou » d’un vieillard grabataire pendant les vacances de sa visiblement peu aimante famille. Mais si le traitement de l’espace, de l’angoisse morale et du désarroi affectif dénotent un talent à suivre de près, la tentation du bizarre (amorce d’un coup de théâtre organique façon Cronenberg) et de la provocation (sexuelle) flirte avec une complaisance de petit malin un peu trop fiérot
choquer le bourgeois.
Toutes les critiques de Without
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un premier film sur le deuil courageux et sans concession, magistralement interprété par Joslyn Jensen.
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Une jeune fille part vivre dans une maison isolée pour s'occuper d'un grabataire. Ce film "indé" américain joue avec les codes du cinéma d'horreur pour mieux les subvertir. Réflexion sur le deuil et la mort, satire d'une société normée et hypocrite... Les interprétations sont variées mais une chose est sûre : le talent de l'actrice principale vaut à lui seul le détour.
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Ce premier long métrage semble très vite effleurer les conventions du cinéma d'horreur pour finalement proposer quelque chose de tout à fait différent au spectateur.
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Ce jeu entre le possible, le pensable, l'impensable et le réel donne tout son sel à ce film sobre et intense qui démontre qu'on peut faire travailler l'imagination du spectateur avec peu de moyens.
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Soit un exercice d’angoisse psychologique aussi efficace que parfois roublard (la fausse piste « Cronenberg » flirte avec l’arnaque), prometteuse carte de visite minimaliste d’un débutant visiblement enragé contre la petite-bourgeoisie américaine.
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C'est bien beau, tout ça, mais, malgré un certain savoir-faire dans la mise en scène, le récit s'enlise.
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Le film s’affaiblit un peu dans son dernier tiers, en jouant à multiplier et brouiller les pistes tout en tombant dans le réductionnisme psychologique de la cause, de l’événement traumatique : si Joslyn est ainsi, c’est parce que ceci ou cela. Se mêlent histoires de couple, problématiques sexuelles, alcoolisme, hallucinations, folie. L’angoisse monte un peu mais les enjeux décisifs se trouvent dilués. Malgré cela, Without captive et invite à suivre de près les travaux à venir de Mark Jackson.
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Un premier film indépendant qui joue subtilement avec des faux-semblants angoissants.
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Une œuvre maîtrisée et dérangeante sur l’isolement et la perte.
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Ce film à tout petit budget, laisse une impression prenante : la réclusion volontaire semble une pénitence permettant d'accomplir le deuil, la tristesse enfouie finit par éclater comme un orage.
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par Virgile Dumez
Souvent fascinant, parfois ennuyeux, ce tout premier film indépendant américain vaut le détour par la rigueur de son dispositif formel et par l’atmosphère anxiogène qu’il parvient à créer à partir de rien.
Comme le surnom béotien des instructions stupides que laisse à l'héroïne la famille du vieil handicapé qu'elle va assister, Without est une ''Bible'' du cinéma indépendant américain, plus précisément du film FAA (Film d'Auteur Académique selon l'expression de J.B. Thoret). Excellence et éminence qu'apprécieront les amateurs du genre, le film mérite également d'être vu par les autres pour ces mêmes raisons.
Il faudra un jour se pencher sur la vacuité de quelques films du cinéma indé américain qui, sous couvert de traduire un certain mal de vivre, restent pour autant des petits objets pop insignifiants et d'une sagesse assommante.
Without de Mark Jackson, déjà célébré outre-atlantique par certains critiques, soit trop branchés pour faire la différence, soit trop hésitants pour trancher, en est la preuve et le nouvel emblème : l'originalité prétendue qui ne bouscule jamais rien est la honte d'un mainstream qui s'ignore.