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En suivant le voyage charnel de Thomas et le rapport voyeuriste entre les deux hommes, Danielle Arbid capte en fait le désir au coeur de l'Orient. Avec un style physique et fantasmatique. Mais la cinéaste réussit surtout le plus casse-gueule: la peinture des bas-fonds et le choc du photographe et des femmes orientales. Avec cette danse des corps violente et crue, elle réinvente un territoire sensuel et absolu. Un homme perdu se regarde en apnée, sans respirer.
Toutes les critiques de Un homme perdu
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un homme perdu est à ce titre un film sur l'exil et, partant, un très beau, très émouvant et très paradoxal autoportrait de sa réalisatrice par deux hommes interposés. Installée en France depuis 1987 après avoir quitté le Liban à l'âge de 17 ans, Danielle Arbid n'offre-t-elle pas ici la transfiguration de son propre déchirement ? L'histoire d'une blessure sans nom, qu'on ne cesse tout à la fois de fuir et de représenter. Entre absence et présence à soi-même, le cinéma de Danielle Arbid serait ainsi une empreinte du monde mais plus essentiellement de la seule place imaginable pour elle dans ce monde.
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On boit beaucoup dans ce film, qui s'attache à restituer visuellement les états vagues. Les femmes sont actives lors des rencontres amoureuses plus ou moins éphémères, et cette absence de victimisation et de jugement imprègne joyeusement la narration. Inspiré des photos d'Antoine Agata, Un homme perdu, second long-métrage de son auteure, rappelle certains films d'Antonioni, tel "Identification d'une femme".
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Les scènes d’étreintes convulsives, de corps-à-corps voraces sont d’ailleurs les plus belles, quoiqu’un peu timides. Danielle Arbid ne va sans doute pas assez loin dans l’impression de perdition. Ce qui altère la seconde partie, davantage consacrée à la reconstruction de personnages auxquels on aurait aimé davantage s’identifier.