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La promo vante non seulement le caractère authentique de cette histoire mais aussi son aspect « incroyable ». Nous voici pourtant devant une trame d’espionnage somme toute assez banale, avec sa Guerre froide en toile de fond et des russes qui roulent des yeux et froncent le sourcil rejouant éternellement le couplet de l’ennemi mystérieux. Et pourtant, le film parvient habilement à déjouer les figures imposées à l’aide d’une mise en scène feutrée. Celle-ci est signée d’un homme de théâtre et d’opéra qui transforme ce jeu d’espions en une parade amoureuse queer où les effleurements sont autant de risques pris par des individus engagés volontaire dans une danse dangereuse. Benedict Cumberbatch incarne avec toute la fragilité et l’aplomb nécessaires un VRP british envoyé au front soutirer des infos à une taupe (Merba Ninidze, déjà repéré dans Le Pont des espions) pour déjouer une guerre nucléaire.