The Instigators

Si Hollywood ne cesse de se nourrir du cadavre du cinéma des années 80 (à ce stade, il ne reste plus grand-chose à boulotter), le buddy movie, genre pourtant très prisé à l’époque, n’a que rarement fait partie de cette entreprise de cannibalisme. C’est donc entouré d’une certaine curiosité que débarque The Instigators, film de casse et comédie d’action qui reprend à la lettre la formule des deux types qui ne peuvent pas s’encadrer mais finiront par se tomber dans les bras : Rory (Matt Damon) et Cobby (Casey Affleck), un père désespéré et un ancien détenu, décident de faire équipe le temps d’un casse qui tourne mal. Les deux pieds nickelés sont pourchassés par la police, le maire corrompu de la ville (Ron Perlman) et des criminels qui veulent leur faire la peau. Le plaisir des retrouvailles entre Damon et Affleck agit des deux côtés de l’écran ; zéro ego là-dedans, juste deux acteurs en pleine possession de leurs moyens qui reconnectent avec la joie simple de faire un film entre potes. Mais Doug Liman refuse de s’en contenter et insuffle son savoir-faire dans le domaine de l’action lors de scènes courses-poursuites bien chaloupées (en voiture sur une route côtière, dans un camion de pompier en plein centre-ville…). Les vannes et l’impeccable galerie de seconds rôles (Paul Walter Hauser, Michael Stuhlbarg, Hong Chau, Alfred Molina, Toby Jones…) font le reste. Un monteur des années 80 aurait coupé 15 minutes, mais dans ce cas précis on ne se plaindra pas d’avoir un peu de rab.