-
Jeune chercheur étouffé par une mère possessive, Eliott décide, pour s’en libérer, de partir étudier un peuple mystérieux d’Amazonie appelé les Otopis. Sauf que cette mère, inquiète pour ce fils qu’elle juge inapte à évoluer dans ces terres hostiles, décide de partir à sa recherche au cœur de la forêt amazonienne. Déjà coréalisateurs en 2019 du court-métrage Ma Bataille, Hugo Benamozig (diplômé de la FEMIS section scénario qui a participé à l’écriture de la première saison de Platane) et David Caviglioli (journaliste à L’Obs) s’essaient pour la première fois au format long avec ce film d’aventures sous influences multiples, de Tintin à Y a-t-il un pilote dans l’avion en passant par OSS 117. Bref, ce duo -dont le ton rappelle aussi l’Antonin Peretjatko de La loi de la jungle- aime le burlesque et se montre particulièrement inventif et hilarant sur ce terrain dans toute la partie qui concerne la quête de cette mère (campée par Catherine Deneuve qui a le rythme de la comédie dans le sang) aidée par un gendarme en chef totalement paumé (incarné par ce pur génie de la comédie qu’est Jonathan Cohen). Dans chacune de leurs scènes, dans chaque situation à laquelle ils sont confrontés, Benamozig et Caviglioli font mouche avec un art consommé du grand n’importe quoi. Sauf que Terrible jungle est divisé en deux parties et que celle consacrée à la rencontre avec les Otopis d’un Eliott, déçu que cette expédition soit moins dépaysante que prévu, paraît du coup bien fade. Le parti pris de faire tout jouer au premier degré à Vincent Dedienne ne fonctionne pas car dès qu’on se retrouve avec son personnage, on n’a qu’une envie : retrouver au plus vite le duo Deneuve-Cohen. L’écart de ton et de rythme censé créer une dynamique tombe à plat, par trop d’artificialité, mais sans pour autant empêcher de savourer à plein la folie burlesque qui finit donc par emporter la mise sur ce film trop bancal, donc, pour convaincre pleinement.