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(...) depuis quelque temps, le département dirigé par Jeffrey Katzenberg semble nourrir un complexe d’infériorité par rapport au grand rival Pixar, et les créatifs maison se sont mis en tête d’imaginer des histoires plus ambitieuses où l’émotion le dispute au spectaculaire et au burlesque. En somme, ils essaient de faire du Pixar, sauf qu’en l’occurrence, le studio concurrent n’a jamais eu ni la couleur (cracra) ni l’odeur (de pet) de Shrek. L’histoire ? Un décalque de La vie est belle de Frank Capra avec un héros confronté à ce qu’aurait été le monde s’il n’était pas né. Et les auteurs de nous délivrer la morale attendue sur l’existence qui vaut la peine d’être vécue et les bienfaits de la vie de famille... Circonstance aggravante : on rit peu aux aventures de ce Shrek lénifiant, entouré d’un âne plus docile que débile et d’un chat moins potté qu’empoté. Bref, en dépit d’un méchant plutôt réussi (version lutin maléfique du Syndrome des Indestructibles) et d’une certaine ampleur dans la mise en scène (même si la 3D n’apporte pas grand-chose), la franchise ne reprend pas du poil de la bête. Il était temps que ça s’arrête.
Toutes les critiques de Shrek 4 : il était une fin
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) Dreamworks livre un dernier chapitre franchement enthousiasmant. Si la 3D fait un peu figure de gadget, les personnages trouvent un second souffle que l'on ferait volontiers souffler sur notre quotidien...
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Shrek 4, il était une fin marque ainsi la fin d’une épopée commencée il y a près de dix ans. On retiendra bien évidemment l’humeur massacrante de son héros, les piaillements de l’indécrottable Ane, les minaudements de Potté ou encore les méchants aussi imaginatifs que ridicules, chacun dans leur genre, à l’instar de Lord Farquad ou de Marraine la Bonne Fée. C’est pourquoi, avec ses dialogues savoureux, son rythme soutenu et le détestable Tracassin, Shrek 4, il était une fin clôture en beauté les aventures du désormais mythique Shrek.
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par Yann Lebecque
Sans retrouver la fraîcheur du premier volet, ce quatrième Shrek sait se renouveler en empruntant un chemin de traverse plutôt malin, le tout étant emballé par un casting vocal toujours au meilleur de sa forme.
Ce monde totalitaire, gouverné par Tracassin et un cénacle de sorcières hideuses qui ont réduit les ogres en esclavage, est prétexte à remettre le couvert des aventures de Shrek, mêlées ici aux réminiscences du Joueur de flûte d'Hamelin. Celui-ci, comme au premier jour de la saga, devra donc conquérir Fiona, délivrer le monde d'une affreuse malédiction, et, au passage, se sauver de l'anéantissement auquel il est lui-même promis. Et comme il est bien connu que l'histoire ne repasse jamais les plats, ce film, en dépit d'un happy end de convenance sur les bienfaits des valeurs familiales, nous conte en vérité la fin nécessaire de l'odyssée de l'ogre vert.
Savoureuse, l’idée de départ rappelle « La vie est belle » de Capra : Shrek découvre un monde où il n’a jamais rencontré ni Fiona, ni ses compères l’Ane et le Chat Potté. Après, il faut bien avouer qu’on espérait des adieux un peu plus décoiffants. On rit parfois, notamment avec le matou devenu obèse, on apprécie certaines trouvailles — Fiona en chef de la résistance ou l’Ane qui chante à tue-tête « Ma liberté de penser » — mais cet ultime épisode tire à la ligne. Salut les copains, sans trop de regrets.
L'ami Shrek est fatigué. Ses aventures par monts et châteaux ont beau être animées en relief, elles sont devenues presque plates. Après avoir affronté des fées perverses, des rois nains et autres créatures farfelues du rayon « fantaisie parodique », l'ogre se coltine un ennemi bien plus redoutable : l'ennui. C'est écrit dans le scénario même, aussi roublard que décevant, de ce quatrième opus. Marié à sa Fiona bien-aimée, père d'un trio de bambins aussi verts que lui, et désormais (trop ?) populaire dans le royaume de Far Far Away, Shrek ne sait plus quoi faire pour meubler la routine.
Alors, il signe avec le méchant de service (un mini-sorcier bien moins rigolo que ses prédécesseurs) un pacte qui « efface » les événements des trois premiers films. Et hop, rebelote, notre héros doit reconquérir sa belle, refaire connaissance avec son pote l'âne, etc. Bref, les créateurs de la saga recyclent les vieilles recettes, avec plus d'ogres et nettement moins de gags déjantés. Il était une fin sans panache, donc, sauf pour le chat Potté : le matou matois (ici en version Garfield, obèse et flemmard) est toujours aussi hilarant et poursuivra bientôt, paraît-il, une carrière solo dans un film d'animation. Enfin une bonne nouvelle.