-
Si le film a bien pour objet d'exalter les valeurs propres au genre, il s'agit surtout pour Alterman de ficeler une comédie bien barrée, ouverte à toutes les énormités et aux dialogues en dessous de la ceinture. Parfaitement reconstituée, l'atmosphère seventies qui imprègne le film ajoute à l'intérêt que l'on porte à cette histoire moins banale qu' efficace.
Toutes les critiques de Semi-Pro
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Fluctuat
Course automobile, patinage artistique, désormais basket, Will Ferrell s'est fait le champion de la sports-comedy. Inutile d'attendre toutefois un miracle, sauf pour ses défenseurs hardcore l'acteur réussit à peine à sauver ce Semi-Pro. - Exprimez-vous sur le forum cinéma Will Ferrell, faut aimer. Et généralement on est fan, ou on déteste. Si on goûte peu à ses pitreries et sa vulgarité assumée, si Ron Burgundy et Ricky Bobby ne sont pas vos amis, autant faire l'impasse sur Semi-Pro. C'est du Ferrell Movie, il y en a que pour lui et ses caricatures empruntées à la télévision et à l'univers sportif en particulier. Le film lui sert de locomotive dans laquelle il s'installe en show man, éclipsant le moindre second rôle, Woody Harrelson notamment, vague caution dramatique. C'est donc 90 minutes ou presque de gags crétins, avec Ferrell en moniteur de colo surexcité, à bloc dans son rôle de coach tentant de mener une équipe de basket de sous-division (ABA) vers la mythique NBA. On est en pleines seventies (donc la musique, les couleurs, les costumes, les coiffures et tout ça, du pain béni pour Ferrell qui adore le kitsch), et l'idée c'est que les deux ligues de basket de l'époque doivent fusionner. Peu d'élus pourront ainsi aller en NBA, et Ferrell et son vieux pote (Harrelson) tentent le tout pour le tout. Bref, c'est l'éternel pitch de la comédie sportive : une équipe de bras cassés à la conquête du podium. Et si la gloire n'est pas forcément au rendez-vous, c'est l'esprit sportif qui prime (l'instant émotion après le rire). Faut être honnête le film est inégal. Ferrell le monopolise sur le terrain, en coulisse et surtout par ses numéros invraisemblables servant de pub à son équipe (saut en longueur à roller, catch avec un ours, bof). Quand pointe cette bribe de scénario sous-exploitée avec Harrelson en ex-champion sur le retour, il prend le dessus (heureusement ça promettait rien de passionnant). Alterman essaie pourtant de rendre le tout cohérent à mi-parcours quand Harrelson devient coach officiel de l'équipe, et Ferrell son promoteur fantasque au style azimuté, histoire de donner un équilibre au film où ses personnages seraient plus que des caricatures. Mais la greffe du style Ferrell (amour du déguisement, culte du ringard, humour débile et éternel second degré) sur le patron de la sports-comedy plus sérieuse a du mal à prendre. En plus, pas si fidèle que ça au genre, Semi-Pro se fiche du basket, inutile d'attendre des parties délirantes (un peu le syndrome du passable Dodgeball). Restent quelques moments réussis (au début et à la fin), pour un film en demi-teinte : semi-drôle, semi-crétin, semi-sérieux, avec un style semi-slapstick et des semi-acteurs, sauf Ferrell. Enfin ça dépend pour qui.Semi-ProDe Kent AltermanAvec Will Ferrell, Woody Harrelson, Andre BenjaminSortie en salles le 14 mai 2008Illus. © New Line Cinema - Exprimez-vous sur le forum cinéma- Lire les fils acteur, comédie sur le blog cinéma- Lire la critique des Rois du patin