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A quoi tenait Rocky pour devenir un symbole éclair et un succès aussi foudroyant ? D'abord à son contexte, celui des studios et de l'Amérique, contaminés alors par mille vents dépressionnaires, par des héros blasés et fatigués, usés jusque dans leurs entrailles d'une crise de confiance sans égale.
- Echangez vous impressions sur le forum Rocky BalboaRocky est un de ces films au style réaliste, peuplé de personnages sans emprise sur la vie (une marque de John G.Avildsen déjà visible en 1973 dans son magnifique Sauvez le tigre avec [people rec="0"]Jack Lemmon[/people]). Un vague héritage de Cassavetes, traversé d'influences de l'époque et surtout, mais sans jamais l'avoir avoué, de Marqué par la haine de [people rec="0"]Robert Wise[/people], dont le film n'est pas loin du remake. Dans Rocky, tout n'est que grisaille et rouille, succession de paysages aux frontières de la ruine. La banlieue de Philadelphie qu'il habite semble être un territoire à l'abandon où ne vivent que des laissés pour compte, des prolétaires sans lendemain et des petits voyous comme lui. Lui le boxeur raté, raillé par les uns et les autres, issu d'un milieu populaire dont il a reçu peu d'éducation. Mais sa valeur, ce sont ses poings et la grandeur de son âme, et pour sortir de son milieu tout en y puisant justement son énergie, son courage et sa force, Rocky tutoie l'inaccessible... son rêve : combattre le champion du monde, presque par le coup du hasard.En cela, Rocky marque une rupture avec les héros de cet Hollywood dépressif. Il a été la lueur d'espoir, une porte ouverte sur un état d'esprit que connaîtront les années 80. Mais Rocky doit surtout son succès au fait que le film d'Avildsen est un immense mélo dans sa pure tradition populaire. Avec son rythme lent, la pesanteur palpable de son environnement urbain et social, son climat presque anxiogène et ses personnages trop purs et naïfs pour le monde, Rocky est une grande histoire d'amour touchée par la grâce. Ce moment ultime qui contamina toute l'oeuvre, à la fin du combat contre Appolo, où dans la sueur, le sang et les larmes, Rocky rencontre un amour absolu, d'une pureté divine, celui d'Adrian, sa femme. Instant fugace mais immortalisé par un arrêt sur imagem gelant le film au sommet d'un pic émotionnel dont Sylvester Stallone ne se remettra jamais.Rocky
Réalisé par John G. Avildsen
Avec : Sylvester Stallone, Talia Shire, Burt Young, Carl Weathers, Burgess Meredith
Etats-Unis, 1976 - 1h59[Illustrations : © Chartoff-Winkler productions]
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- Site officielFluctuatLe retour de John G.Avildsen sur Rocky V n'est rien moins qu'un aveu de Sylvester Stallone. Une authentique déclaration d'intention pour un ultime retour aux sources de son personnage qui l'obsède.
- Echangez vous impressions sur le forum Rocky BalboaL'épisode trouve ainsi un superbe prétexte pour évacuer les conditions matérielles de Rocky (la villa luxueuse, les voitures de sport) afin de le refaire gagner rapidement sa banlieue populaire de Philadelphie. Tout y passe, de l'espace à la figure de Rocky qui rendosse son cuir et son chapeau, de la salle de sport délabrée qu'il arpente hanté par ses souvenirs à Mickey, son ex entraîneur réapparaissant tel un spectre, chaque chose est un prétexte à la nostalgie. Le temps passe dans Rocky, mais le souvenir revient toujours mordre la nuque du présent.Passer à autre chose, la question possible d'une filiation, d'une transmission étant jusqu'au coeur de la problématique de Rocky V. Une sorte d'épicentre s'articulant entre un fils par procuration grâce auquel il renaît par le sport (son poulain, Tommy Gun, dont la trahison et l'appât du gain insistent sur son manque d'authenticité), et son propre fils qu'il néglige à cause de ce passé sur lequel il n'arrive pas à faire table rase. Mais Rocky V choisit, la gloire de son héros est bien derrière lui et c'est dans la rue et non sur un ring qu'il finira par prouver sa supériorité. Rocky se décide pour le fils, la famille, il abandonne enfin son costume, met au placard son personnage, la légende peut enfin tourner la page et vivre à l'écart. Enfin c'est ce que l'on croyait en 1990, puisqu'en 2006, Stallone n'est lui toujours pas passé à autre chose. Rocky, c'est lui.Rocky V
Réalisé par John G.Avildsen
Avec Avec : Sylvester Stallone, Talia Shire, Burt Young, Sage Stallone, Tommy Morrison
Etats-Unis, 1990 - 1h45[Illustrations : © United International Pictures]
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