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Trop de pédagogie tue la pédagogie. Ce docu qui ambitionne de raconter la justice à travers ceux chargés de la dispenser commence par un passage en revue des différents tribunaux, de leurs fonctions précises, avant d’entrer dans le vif du sujet. Ce côté scolaire donne le la de son film. Une succession d’interviews (dont celle, passionnante, de François Molins qui éclipse les autres) qui auraient pu être montées dans un ordre différent et reliées par des plans « artistiques » de ville ou d’intérieur de palais de justice comme pour meubler le temps qui passe. En dépit de ses bonnes intentions, le travail de Salis se situe à l’exact inverse de celui d’un Depardon sur le sujet. Raymond Depardon ne cherche pas à faire de la pédagogie mais avance avec la certitude que ce et ceux qu’il filme raconteront tout. Voilà pourquoi ses docus sont faits pour le grand écran quand Rendre la justice aurait pu se contenter du petit.