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Le film débute par un baptême et se termine par un enterrement. Les accords lancinants d’un orgue d’église accompagnent les deux cérémonies. Ils reviennent cycliquement tout au long du récit dans un mélange de solennité et de torpeur, de sacré et de désespoir. « Les gars, vous sentez cette odeur d’ordures qui plane dans l’air ? » se demande Spira, 18 ans dont huit passés en maison de correction. Le voilà de retour au quartier de Reboleira, un bidonville lisboète où les perspectives ne dépassent les montagnes de détritus. Le cinéaste scotché aux visages de ses protagonistes réduit encore un peu plus l’espace. Le récit assez convenu finit malheureusement par se retourner contre le propos supposé du film, présentant ce territoire maudit comme un coupe-gorge où la population n’a pas d’autres choix que de s’entretuer. Au milieu de ce chaos les amants sacrifiés font pâles figures. « La fin d’un monde » dit le titre.