Première
par Isabelle Danel
Un film de Chantal Akerman ne peut pas être banal. Après son suicide fin 2015, No Home Movie referme, hélas, son œuvre. Son dernier film s’ouvre sur le plan fixe d’un arbre secoué par le vent, tandis qu’au loin des voitures rejoignent une ville d’Orient. Il se clôt sur la porte d’une chambre bruxelloise, derrière laquelle s’échappent des sanglots. Exigeant et minimaliste, tourné avec une petite caméra à l’image approximative et au son idoine, ce documentaire centré sur sa mère est un pêlemêle. Il évoque la guerre et les pogroms, les mouvements du monde, la communication, la famille, la place de chacun, la féminité. Paroles et silences, non-dits et résurgences… On pense à Jeanne Dielman... Une vie de rien, si grande pourtant.