Première
par Christophe Narbonne
Les films sur les retours aux sources sont souvent porteurs d’une émotion et d’un folklore appuyés. Pour son premier long métrage, Mohamed Hamidi évite miraculeusement de tomber dans ce piège que lui tendait pourtant un scénario un poil trop millimétré : bardé de certitudes et de préjugés, Farid va petit à petit s’en délester au fil d’un séjour placé sous le signe des surprises, bonnes et mauvaises. L’arme numéro un de Hamidi, metteur en scène de spectacles comiques (dont le dernier de Jamel Debbouze), c’est l’humour, (dont il maîtrise toutes les formes – noir, ethnique, beauf, vous n’avez qu’à demander. Cela lui permet d’évoquer, avec pudeur et élégance, les problèmes d’un pays en proie au pessimisme, à l’incivilité et à l’incompréhension vis-à-vis de la France. Son arme numéro deux, c’est une extraordinaire tendresse pour des personnages qu’il dépeint d’un trait vif et inspiré, à la façon d’un caricaturiste bienveillant.