Titre original | I, Daniel Blake |
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Date de sortie | 10 septembre 2017 |
Durée | 100 mn |
Réalisé par | Ken Loach |
Avec | Dave Johns , Hayley Squires , Sharon Percy |
Scénariste(s) | Paul Laverty |
Distributeur | Le Pacte |
Année de production | 2016 |
Pays de production | Grande-Bretagne, France, Belgique |
Genre | Drame |
Couleur | Couleur |
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Critiques de Moi, Daniel Blake
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Inattaquable sur le fond, le dernier Ken Loach l’est sur la forme et sur le traitement.
Il y a dix ans pile, Ken Loach remportait enfin la Palme d’Or pour Le Vent se lève, sa grande fresque guerrière et romanesque qui n’était sans doute pas son meilleur film mais le plus représentatif. Une consécration méritée pour le cinéaste anglais le plus politisé et, sans doute, le plus intègre et sincère de sa génération. Depuis ce fait d’armes, pas grand-chose : Ken Loach, presque aussi métronomique que Woody Allen, a enchaîné les films sociaux "nécessaires", certains étant meilleurs -It’s a free world, L’esprit de 45- que d’autres -Looking for Eric, Route Irish. Avec Moi, Daniel Blake, il semble cette fois arriver au bout d’un cycle, celui de sa longue et fructueuse collaboration avec le scénariste Paul Laverty.
Un cinéma trop sûr de ses effets
Le Daniel Blake en question est un menuisier de 59 ans contraint d’arrêter suite à des problèmes cardiaques. Problème : l’aide sociale lui dénie ses droits et l’oblige à travailler sous peine de sanction. Lors d’une énième visite, il rencontre Rachel, une mère de deux enfants isolée, obligée de s’installer à des centaines de kilomètres de chez elle pour bénéficier d’un logement décent. Ces deux laissés-pour-compte vont finir par s’entraider… Sur le plan documentaire, rien à dire. Laverty a pour habitude d’enquêter longuement avant d’écrire et ça se sent. Les rouages absurdes de la machine administrative sont parfaitement décrits, ce qui provoque l’indignité escomptée. Il a plus de mal à faire vivre ses deux personnages qu’il enterre sous des tonnes de pathos, un malheur chassant l’autre sans l’ombre d’une respiration ou d’une surprise. Le dénouement, qu’on sent venir à des kilomètres, est à cet égard symptomatique d’un cinéma mécanique, sûr de ses effets, incapable de varier de sa trajectoire, ou mieux de se transcender. On peut y voir une forme de constance et d’intégrité. Ou de paresse.
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