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L’écologie inspire un nombre croissant de cinéastes avec pour résultat des films engagés, éminemment sincère mais manquant souvent de cinéma, comme prisonniers du message à faire passer. Aïssa Maïga évite non sans superbe cet écueil- là avec ce long métrage documentaire pour lequel elle a posé sa caméra pendant deux années dans un village nigérian, victime du réchauffement climatique. Puisqu’il faut désormais des kilomètres pour aller puiser l’eau, ce qui désorganise la vie de tous, à commencer par les enfants trop épuisés pour suivre une scolarité normale. Marcher sur l’eau est l’inverse d’un documentaire scolaire. Pas de voix- off redondante ou d’interviews explicatives face caméra mais la foi en un récit, en des personnages forts (la charismatique ado de 14 ans, au centre de l’histoire) et en son désir d’injecter à l’image de la beauté dans cette tragédie. Le (beau) film d’une (vraie) cinéaste.