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"Difficile dès lors de s’attacher véritablement à l'héroïne, bien que Scarlett Johansson excelle à nouveau, après Under the Skin, dans l’art de la froideur extra-humaine.(...) Et en se privant progressivement de toutes attaches affectives pour devenir un pur objet de savoir scientifique, Lucy se révèle être une protagoniste moins touchante que les Nikita, Mathilda et autres héroïnes bessoniennes auquel le scénario fait parfois penser. Victime brisée par un traumatisme inaugural et femme privée d’une existence normale, Lucy avait pourtant de quoi égaler le romantisme de ses prédécesseures mais son face à face dans le film avec l’autre Lucie, l’australopithèque qui n’est autre que la première femme de l’humanité, dégage au final une intensité très limitée tant la froideur de cette héroïne au pouvoir absolu finit par contaminer l’ensemble de l’esthétique du film."
Toutes les critiques de Lucy
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film efficace, mais sans originalité. (...) Lucy tombe en fait dans tous les travers qu'on reproche à l'immense majorité des blockbusters hollywoodiens actuels: cette obsession d'une forme de plus en plus spectaculaire et gourmande en effets spéciaux qui a fini par étouffer totalement le fond. Spectaculaire, Lucy l'est indéniablement. (...) Evidemment, ce seizième long métrage de Besson reste un divertissement tout sauf indigne. Mais, même si on y retrouve l'humour qui parsème la plupart de ses films, le cinéaste semble avoir mis ici en sourdine toute singularité. Il se fond dans un moule qu'on aurait tant aimé le voir faire imploser.
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En dehors de quelques scènes aberrantes, comme celle de la mafia taïwanaise déchargeant tranquillement ses armes devant la PJ de Paris, et de fusillades qui traînent en longueur, n'apportant pas grand-chose au film, l'ensemble se tient et distrait juste comme il faut.(...) Certains ont qualifié le film de féministe, nous n'irons pas jusque-là, mais pour une fois qu'une femme est à la source de solutions pour sauver le monde, on aurait tort de s'en priver.
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Après la Leeloo du "Cinquième Elément", "Nikita" et "Adèle Blanc-Sec", retour aux aventurières qui décoiffent pour Luc Besson. Cette fois, c'est Scarlett Johansson qui mène le bal dans ce thriller bien calé entre la BD Marvel et la science-fiction un poil mystique. Distrayant.
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Malgré un manque d'homogénéité évident tant artistique que symbolique que narratif, "Lucy" s'avère un divertissement honorable. Luc Besson nous avait tellement déçus récemment (notamment avec son "The Family" et "Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec") qu'il est réconfortant de le voir reprendre les rênes d'une production passable. Lucy ne sera certainement pas le porte-étendard de la science-fiction moderne, mais il saura certes distraire, sans prétention, quelques cinéphiles accommodants.
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Une fable philosophique laborieuse où brille Scarlett Johansson, diamant qui se façonne lui-même de film en film.
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Par-delà la réussite ou le grotesque dont se pare chaque nouvelle scène d’épate spectaculaire de cette violente et invraisemblable embardée, domine le sentiment que Luc Besson filme désormais tout cela depuis un au-delà d’indifférence marketeuse, où le degré d’incarnation de son récit importe moins que la formule alchimico-cynique qui le sous-tend. Sa première place au box-office américain lui donne tristement raison.
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Ce petit dernier se présente comme l'amalgame de deux formules à succès, le narcothriller transcontinental et la science-fiction évolutionniste, combinées avec l'intention de les mettre à la page de l'hyperconnectivité contemporaine et l'ambition d'anticiper le prochain bond dans le temps de l'humanité.
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Partout et nulle et part, c’est exactement le film dans son entier, nanar hallucinogène, foutraque, informe, à la fois trépané (le comble) et invertébré, film de genre rutilant doublé d’une ambition métaphysique aussi improbable que mal digérée : il y mixe la beauferie franchouillarde des commissariats de "Taxi", un personnage de femme-enfant surpuissante et guerrière période "Nikita", Paris et Taiwan, intellect et sensations, la préhistoire et les tablettes tactiles, Michel-Ange et E.T., les grands oraux à la Sorbonne et les poursuites à contre sens sur les quais en Peugeot.(...) Si le côté français du film (plus Scarlett Johansson) peut à la rigueur expliquer la vague fascination qu'il exerce en Amérique (il y enregistre des résultats records au box office), on voit mal comment un tel bidule peut faire illusion chez nous une fois le buzz dissipé, tant "Lucy" ne contente personne : ni les bessoniens de la première heure, ni les fétichistes de Scarlett, encore moins les fans de Malick ou le tout venant des usagers de multiplexes.