Date de sortie 4 septembre 2019 Film interdit aux moins de 16 ans avec avertissement
Durée 132 mn
Réalisé par Albert Serra
Avec Helmut Berger , Marc Susini , Baptiste Pinteaux
Scénariste(s) Albert Serra
Distributeur Dulac Distribution
Année de production 2019
Pays de production Espagne, France, PORTUGAL
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Madame de Dumeval, le Duc de Tesis et le Duc de Wand, libertins expulsés de la cour puritaine de Louis XVI, recherchent l’appui du légendaire Duc de Walchen, séducteur et libre penseur allemand, esseulé dans un pays où règnent hypocrisie et fausse vertu. Leur mission : exporter en Allemagne le libertinage, philosophie des Lumières fondée sur le rejet de la morale et de l’autorité, mais aussi, et surtout, retrouver un lieu sûr où poursuivre leurs jeux dévoyés. Les novices du couvent voisin se laisseront-elles entraîner dans cette nuit folle où la recherche du plaisir n’obéit plus à d’autres lois que celles que dictent les désirs inassouvis ?

Critiques de Liberté

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Au dernier Festival de Cannes, pendant qu’Abdelatif Kechiche enfermait ses personnages dans une boîte de nuit le temps de son long Intermezzo, Albert Serra faisait à peu près la même chose dans la salle d’à côté. Autre piste, même ambiance ? Pas vraiment. Dans la nature, mais bel et bien prisonniers du cadre, ses libertins chassés de la cour de Louis XVI se retrouvaient en carafe dans un sous-bois. Ici, chacun et chacune s’adonne aux jeux d’une sexualité plus ou moins passive mais sans tabou. Ils se choisissent, s’observent, s’échangent. Habitué des grands sujets (Don Quichotte, les Rois mages, Dracula, Casanova, Louis XIV...), Serra explore à nouveau des mondes enfouis que sa caméra magicienne vient déterrer pour en restituer toute la puissance. Un exercice qui ne s’embarrasse pas de compromis. Tel le Pasolini de Salo et donc lorgnant également du côté du marquis de Sade, le réalisateur montre, sans se pincer le nez ni fermer les yeux, un libertinage jusque dans ses extrémités. Là précisément où la morale nous défend d’aller. Ce no trespassing invite justement à transgresser les interdits. Il ne s’agit pas d’un jeu ni d’une provocation mais d’un geste pur au pays de l’impur. La lumière du film, tout en pénombre coquine, atténue la distance entre eux et nous, créant une étrange – et gênante – promiscuité. Le film semble ne jamais bouger, se contentant d’éprouver le petit espace qu’il s’est créé. La liberté de ce cinéma-là, il convient de la chérir. Film pour un public averti, évidemment.

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Casting de Liberté

Helmut Berger
le duc de Walchen
Marc Susini
le comte de Tesis
Baptiste Pinteaux
le duc de Wand
Théodora Marcadé
madame de Dumeval