Les Animaux fantastiques malgré certains défauts consacre la puissance de l’imaginaire de JK Rowling.
Ca ne dure que l’espace d’un instant, mais d’un seul coup le réel vient nous fracasser la tête. Jon Voight incarne un magnat de la presse qui parle à son fils, sénateur populiste en quête de succès politique, lorsqu’une secrétaire dans le fond du plan explique sottovocce : "on en parle comme d’un futur président"… Forcément, quelques jours après l’élection de Trump, un fils de nanti, qui trône au sommet d’une tour écrasant Manhattan, démagogue et affublé d’une drôle de tignasse blonde, forcément…. Pas de panique : nous sommes à New-York en 1926. Dans le monde d’Harry Potter. Dans l’univers roudoudou de Rowling et : Tout va bien. Ou presque (on peut d’ailleurs tout de suite vous dire que cette sous-intrigue politique est la partie la plus faible du film). Les Animaux fantastiques n’a rien d’un manifeste -ou pas seulement, et en tout cas beaucoup moins que les derniers opus d’Harry Potter. Une course haletante dans le New-York des roaring twenties, sans aucun doute. Un film SF au bestiaire impressionnant certainement. Une screwball façon La Dame du vendredi, why not. Mais d’abord, surtout, il s’agit du triomphe de J.K. "Jo" Rowling. Pierre Lunn