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Bande de filles, Divines, Bonne mère… Le prisme masculin dominant quand il s’agit de raconter le quotidien des banlieues a heureusement ses exceptions, auxquelles vient s’adjoindre ce premier long. Marion Desseigne-Ravel y parle d’amour ou plus précisément d’un amour impossible quand on a une réputation à tenir. Un amour entre deux jeunes femmes. Celui de Nedjma pour sa nouvelle voisine Zina, si puissant qu’il va balayer ses peurs sur le regard des autres, avant que la réalité ne la rattrape et qu’elle subisse le rejet violent de ses amies et de sa sœur ainsi que les insultes des gens de son quartier. La cinéaste raconte l’homophobie au quotidien, les effets du communautarisme dans ce qu’ils peuvent avoir de plus violents chez les plus jeunes sans pour autant se faire donneuse de leçons. Un exercice d’équilibriste réussi porté par le duo Lina El Arabi- Esther Rollande, renversantes de justesse et de complicité.