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Remarquable par son ancrage mystérieusement noir et réalistement social, la première moitié du film suit en prallèle les débuts dans la police d'une jeune et taciturne mère célibataire à la poursuite d'un tueur en série et les relations de deux amis chômeurs après qu'ils ont accidentellement tué un homme et emporté la mallette de billets trouvée à ses côtés. Dans la grisaille du Nord propice aux zones d'ombre polardeuse se pose alors une série de stimulantes interrogations auxquelles la déplorable deuxième partie, qui singe piteusement les films de serial-killer ricains, ne nous répond même pas intégralement.
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Le risque pour La chambre des morts était de sombrer dans la série allemande de mauvais goût. Mais le film déjoue assez bien les pièges de Derrick et autre inspecteur à moustaches ou imperméable. Il a l’avantage de ne pas se cantonner à une intrigue linéaire et de rythmer l’action par des structures en miroir qui lui donnent relief et profondeur. On y retrouve la douce Mélanie Laurent, plutôt réaliste en brigadier au passé trouble, sans maquillage ni apparat, à l’instar de la mise en scène, réaliste et dépouillée. Qu’on ne s’y trompe pas, la chambre des morts n’est pas un film d’horreur sanglant et si vous êtes un adepte de la peur il pourrait vous paraitre naïf voire insipide. Mais si comme moi, l’insigne interdit aux -12ans suffit à vous effrayer, la séance risque fort d’être pénible.
Toutes les critiques de La Chambre des morts
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
- Ellepar Helena Villovitch
Bien que le genre du thriller ne soit pas une spécialité française, de courageux volontaires s'y collent régulièrement. On accordera à Ce Silence des agneaux frenchie au moins un point pour la témérité de la tentative. Puis on goûtera soigneusement tous les ingrédients d'une recette qui a déjà fait ses preuves (...).
- Le Mondepar Jacques Mandelbaum
Le principal danger quand on se place ainsi délibérément sur le même terrain que le modèle du genre (en l'occurrence le film noir américain), c'est en effet de se condamner à y être comparé sans pouvoir jamais l'égaler. De fait, ni l'aura des acteurs, ni l'intelligence du récit, ni la prospection des abîmes de l'esprit humain ne peuvent ici prétendre révéler quoi que ce soit aux amateurs du genre. Tout au plus le film évite-t-il le ridicule de certaines tentatives passées illico aux oubliettes de l'Histoire, à charge pour le spectateur de savoir s'il peut s'en satisfaire.
- Fluctuat
Un thriller à la française, adapté d'un roman français et tourné sur les terrils du Nord. Pourquoi pas ? Parce que c'est un premier film trop long, trop plein, trop maladroit.
Un premier film mérite un peu d'indulgence. Mais il en faut plus qu'un peu pour tenir sans sourire les deux heures de celui-ci. Sourire ? Ah c'est très bien, sourions ! Sauf que La Chambre des morts, premier film signé Alfred Lot, adapté du roman de Franck Thilliez, est un thriller. Et un thriller ça ne doit pas amuser. Alors évidemment, il y a de petites phases angoissantes, mitonnées par des plans à distance donnant l'impression que le grand méchant loup traîne par là. Et il y a LA scène où l'on sursaute dans son fauteuil. Pour le reste, le film s'offre sa dose de glauque, de caves sordides et de fascinations malsaines, rien de nouveau sous le soleil, sinon dans l'économie d'hémoglobine que l'on peut saluer il est vrai.Oui mais Si Hollywood a déjà fait ses choux gras de ce mélange d'ingrédients attendus, le cinéma français s'y est peu essayé. Bravo pour le risque pris, les moyens mis, et l'effort de production évident. Bravo aussi à Mélanie Laurent et Eric Caravaca, Gilles Lellouche et Jonathan Zaccaï pour leur jeu impeccable. Bravo enfin à la sobriété affichée dans la première moitié du film, qui se focalise sur l'enquête policière plutôt que de se délecter d'une débauche de pratiques psychopathiques.
Mais deux heures, c'est long. Cela suffit largement à dilapider les bons points acquis. Alfred Lot a voulu tout caser dans son film. Et tout c'est trop. L'intrigue est cousue de fil blanc, le scénario maladroit jongle entre deux histoires, des flashbacks, et des relations inter-personnages qui diluent le propos. L'évolution psychologique de certains, la multiplication de coïncidences improbables, l'irruption de situations impromptues, décrédibilisent le tout. Défaut du roman ou défaut du film ? Quel que soit le texte de départ, l'adaptation aurait pu élaguer, concentrer, pour gagner en sens et en efficacité. Au contraire, Alfred Lot fait dans le détail et la complexification puis veut boucler toutes les questions à la fois. L'intention est louable, celle de ne pas céder à la facilité du trait grossier, mais les ficelles n'en sont pas moins apparentes et le traitement finalement bien standard. Pari, malheureusement, perdu. La Chambre des morts
De Alfred Lot
Avec Mélanie Laurent, Eric Caravaca, Gilles Lellouche, Jonathan Zaccaï
Sortie en salles le 14 novembre 2007© Bac Films
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- Lire la critique de La chambre des morts, le livreTélé 7 jourspar Julien BarcilonL'accroche est indéniablement prometteuse. Mais l'ensemble part rapidement en vrille. Les comédiens, Mélanie Laurent en tête, sauvent les meubles.