Toutes les critiques de L'Elite de Brooklyn

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    La densité narrative joue presque contre le film tant elle concentre de quoi nourrir une saison de série télé. D’ailleurs, on pense immanquablement à Sur écoute, à laquelle Fuqua emprunte deux acteurs emblématiques : Hassan Iniko Johnson et le balafré
    Michael Kenneth Williams (Omar dans la série, également à l’affiche ce mois-ci dans Life During Wartime). Comme d’habitude, Fuqua excelle dans deux domaines, la direction d’acteurs et la gestion des extérieurs, qui donne du réalisme à l’action. De même qu’il avait posé sa caméra dans les quartiers dangereux de South Central pour Training Day, le réalisateur a tenu, malgré les avis contraires, à tourner son nouveau film dans les cités de Brooklyn, conformément au script. Il faut remonter à French Connection pour trouver l’équivalent en matière d’authenticité et de tension.

  2. Première
    par Benjamin Rozovas

    Fuqua signe le premier film post-"The Wire" : même densité narrative, même sens de la tragédie, mêmes acteurs et même souci d'inscrire l'histoire dans son environnement naturel. "Brooklyn" a été intégralement tourné sur place. Un surplus de "vécu" qui combat certains clichés du script. Donnant-donnant.

Les critiques de la Presse

  1. Brazil
    par Hervé Deplasse

    Classique, mais maîtrisé de bout en bout, il ajoute une touche scorcesienne à ses héros en ayant fait confiance à un scénariste dont c'est le premier vrai travail. Sans doute la raison pour laquelle le film est si enlevé et réussi.

  2. Télé 7 jours
    par Philippe Ross

    Metteur en scène inégal capable du meilleur comme du pire, Antoine Fuqua revient ici avec un genre dans lequel il excelle : le thriller rentre-dedans ultra-réaliste.

  3. L'Express
    par Julien Welter

    Un film d'excellente facture dans le genre polar réaliste du bitume.

  4. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Ethan Hawke, Richard Gere et Don Cheadle, c'est le trio gagnant de cette tragédie, sorte de version policière de Collision, où les trois histoires s'entremêlent formidablement. Les protagonistes ne se croisent jamais, excepté lors d'une scène finale saisissante. D'ordinaire spécialiste des films sans plomb, Fuqua rend palpitant les cas de conscience de ses antihéros. Plus inspiré que pour Training Day, il enrobe son récit avec un étonnant mélange de nervosité et de langueur mélancolique. Good shoot !

  5. Le Figaro
    par Olivier Delcroix

    Thriller choral maîtrisé, aux intrigues tricotées serré, à la violence fulgurante et désespérée, l'Elite de Brooklyn rejoint des polars du style de Narco ou Copland. Une réussite du genre.

  6. Rolling Stone
    par Laura Joulin

    Rien de bien révolutionnaire ni dans le scénario ni dans la construction mais un film mené avec efficacité et porté par des acteurs convaincus.

  7. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    Le cinéaste Antoine Fuqua tient la dragée haute aux maîtres du polar new-yorkais. Son film, classique et efficace, doit beaucoup à son trio d'acteurs: Don Cheadle, Richard Gere et Ethan Hawke. (...) Antoine Fuqua fait partager son attirance et sa répulsion pour New York dont il souligne à la fois la beauté et la décadence. Les ombres de Sidney Lumet, de William Friedkin et de James Gray planent sur cet univers très sombre dont l'intrigue policière, en forme de puzzle, est taillée au cordeau. Le réalisateur fait évoluer ses antihéros dans une atmosphère de tragédie annoncée entre criminels endurcis et faiblesses intimes. Le regard désabuse de Richard Gere, l'expression désespérée d'Ethan Hawke et l'attitude lasse de Don Cheadle apportent une dimension humaine poignante à un portrait de groupe d'une rare noirceur.

  8. Le Parisien
    par Hubert Lizé

    Ces trois hommes à cran n’auraient jamais dû se croiser, jusqu’à une nuit d’enfer dans le 65e district de Brooklyn, l’un des plus dangereux. « L’Elite de Brooklyn » vaut autant par la qualité de ses scènes d’action que par l’épaisseur psychologique des personnages. Du solide !

  9. Paris Match
    par Alain Spira

    En dépit de son titre de série Z, ce polar en noir et black avance à coups de flingue autant qu'à coups de blues, en dessinant sur le béton tagué les ombres d'une société pourrie par la drogue et le fric. Pour Richard Gere revenu d'entre les navets, ce film est une résurrection.

  10. Fluctuat
    par Jérôme Dittmar

    Tout en se traînant avec un rythme lent pas désagréable mais qu'on aimerait plus tendu et vénéneux, le film se donne des airs solennels et grandiloquents. D'où le vrai souci, Fuqua voit trop grand pour lui sans voir où il met les pieds : il passe après Infernal affairs et Les Infiltrés (entre autres) en niant leurs existences ; se cherche sur la voie de l'ironie tragique avec une fin opératique hélas digne d'Inarritu ; tente de rafistoler trois intrigues en un récit mais en vain, bref, pas vraiment l'élite du film de flic new-yorkais.

  11. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Ces trois-là, sur leurs chemins de croix respectifs, sont des stéréotypes maintes fois rencontrés par les amateurs de polars, que rien ne parvient vraiment à faire sortir de leurs gonds.
    Par surcroît, ils ne feront guère plus que se croiser dans un finale fatidique, sans que le film ne nous persuade jamais de la nécessité de les avoir réunis, si ce n'est pour accomplir le programme d'un scénario censément original mais en réalité assez artificieux.

  12. A voir à lire
    par Frédéric Mignard

    De la psychologie, L’élite de Brooklyn n’en manque pas. Sur 2h10, le cinéaste prend son temps, trop sûrement, mais les figures, aussi torturées soient-elles, paraissent pourtant bien lisses dans ce microcosme de salauds, où la violence règne à l’écran - du viol de femmes kidnappées aux massacres entre bandes particulièrement saignants à l’écran. La faute probable à un cinéaste trop dans l’application de la reconstitution réaliste et à des comédiens corrects, mais incapables de faire ressentir les maux qui les rongent à l’écran, cette fameuse cassure profonde propre aux polars désespérés de James Gray, souvent copiés, mais jamais égalés. (...) Pas assez de castagne et d’action pour satisfaire les ados qui font et défont la carrière de ce type de film en salles, L’élite de Brooklyn, à l’image de l’honnête Prix de la loyauté appartient à la veine des faux films d’auteur américains, ces productions empâtées dans des tics de jeu qui confondent tragédie et mélodrame, et qui donc ennuient à peu près tous les publics. N’est pas Scorsese et James Gray qui veut, mais bon terminons quand même sur une touche positive, L’élite de Brooklyn n’est pas mauvais pour autant, il reste même le meilleur opus d’Antoine Fuqua depuis... Training Day !

  13. Télérama
    par Guillemette Odicino

    On ne pensait pas Antoine Fuqua (Training Day, Le Roi Arthur) capable d'un polar aussi maîtrisé. Sans faire le malin (hormis quelques moments « clipeux »), il colle aux personnages, dont les trajectoires ne se croisent qu'à la fin, lors d'une longue ­séquence ultratendue, véritable point culminant du film. Si Ethan Hawke en fait un poil trop en flic fébrile, les deux autres étonnent par leur sobriété. Loin des tics de la « gangsta attitude », Don Cheadle joue même les infiltrés avec une étrange douceur. Et Richard Gere impressionne en mort-vivant secoué par un sursaut d'héroïsme.

  14. Nouvel Obs
    par Olivier Bonnard

    Problème : Fuqua n’est pas James Gray. Il a la main un peu lourde et, prisonnier d’un dispositif assez artificiel, rate son final. L’ensemble reste prenant car habité par d’excellents acteurs, Hawke en tête, intense en flic survolté et au bout du rouleau.

  15. Chronic'art
    par Guillaume Loison

    L'Elite de Brooklyn mélange les restes de Training day, son plus grand succès, et l'oeuvre complète d'Inarritu dont on s'imagine que le scénariste a kiffé grave la dimension « destins croisés ». (...) Fuqua se contente de bouger ses automates, comme ces plans alambiqués à la fin, où les trois stars se croisent sans le savoir, sans autre but que de générer une micro excitation lelouchienne revue et corrigée par un Stomy Bugsy local (« c'est la vie quotidienne du ghetto, mec »).