Kill Your Friends

Londres, un producteur de musique (Nicholas Hoult, survolté) est prêt à tout pour le pouvoir. Dès la première scène de défonce, noyée d’une voix off vipérine, on sent que l’escalade va être longue. Elle l’est. 

Un réjouissant jeu de massacre.

Pour un premier long-métrage, c'est sacrément maîtrisé, tant sur la forme que sur le fond.

Portée par une bande originale, sans aucun doute la meilleure de l’année, aussi nostalgique qu’énergique (Smack My Bitch Up de Prodigy, Karma Police de Radiohead, Beetlebum de Blur, Cigarettes & Alcohol d’Oasis…), la mise en scène est soignée et le montage intense sans être indigeste pour autant.

Kill Your Friends surprend, intrigue et séduit par une bande-son impeccable et son personnage principal magnifiquement interprété par Nicholas Hoult.

Le chaos manque ici de style, la mise en scène se révèle fonctionnelle, la photographie terne. Et le scénario finalement prévisible. Pourtant, "Kill Your Friends" parvient bizarrement à accrocher le spectateur, ne serait-ce que pour le moment éphémère du visionnage.

Le chaos manque ici de style, la mise en scène se révèle fonctionnelle, la photographie terne. Et le scénario finalement prévisible. Pourtant, "Kill Your Friends" parvient bizarrement à accrocher le spectateur, ne serait-ce que pour le moment éphémère du visionnage. 

La production aurait pu être plus délurée. Le montage est efficace, les cadrages soignés, le scénario habile

Variante acerbe et déjà rétro du dogme trinitaire "sex and drugs and rock’n’roll", la satire criarde apparie alors au jeu de massacre, passant crescendo du sens figuré au sens propre avec, au sommet de cette pyramide de prédateurs dépravés, le bellâtre Nicholas Hoult (...)

C’est sa façon décontractée de commettre le Mal qui rend son héros fascinant…

Adossé à une intrigue policière aussi peu crédible que vraiment passionnante, ce film anglais est sauvé par son humour vigoureux. Caricaturaux, les personnages sont souvent très drôles.

Parfois plombé par des rebondissements scénaristiques inutiles ou trop convenus (le rôle du policier), Kill Your Friends parvient tout de même à boucler son programme par l’entremise d’un finale qui ne renonce aucunement au cynisme qu’il a essaimé presque deux heures durant. 

Les références sont appuyées (American Psycho, Trainspotting), on comprend le procédé assez rapidement, mais le film ne manque pas de folie et de rythme.

(...) cette satire vulgaire et fière de l’être a autant de puissance corrosive qu’un "CACA BOUDIN !" bien senti lancé par un gamin à la maîtresse d’école.
 

Récit à la première personne par un héros qui se veut odieux et n'est que pitoyable, malgré le jeu vibrant de Nicholas Hoult.