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Lauréat en 1985 du César du meilleur court métrage d’animation avec La Boule, Alain Ughetto revient ici sur l’histoire d’amour qu’il a vécue à la fin des années 70 avec une Iranienne plongée en pleine révolution. À l’aide de personnages en pâte à modeler, de décors en polystyrène et de lettres lues en voix off, le cinéaste reproduit avec sensualité les souvenirs d’une relation sentimentale inaboutie, transformant une tragédie potentielle en vibrant éloge de l’artisanat cinématographique doublé d’un délicat chant humaniste.
Toutes les critiques de Jasmine
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Derrière ce film d’animation étonnant se cache une magnifique histoire d’amour malheureuse sur fond de révolution iranienne... D’une intensité mélancolique rare.
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On reste devant ce film comme devant une œuvre aux multiples facettes, à la fois complexe et simple, d'une densité folle et d'une légèreté absolue. On flotte entre divers sentiments, pris entre l'envie de lui hurler dessus pour être rentré en France sans elle et le désarroi lié à la question : « qu'aurions nous fait à sa place ? » Il a au moins eu le courage de la rejoindre une première fois. Finalement, Jasmine c'est un peu comme dans Le Petit Prince.
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Merveille visuelle que l’étreinte passionnée des retrouvailles, où les chairs bleue et jaune se tordent et se mélangent, pour ne plus former qu’une masse bicolore, dans une érotique osmose. Tournée à 25 images par seconde, cette œuvre a demandé à Alain Ughetto des années de patience. Celui qui n’avait jusque là pas vraiment percé dans le milieu, malgré un César du court-métrage en 1985 pour "La Boule", a réussi un travail intime et passionnant, qui déroule en filigrane une réflexion sur la force créatrice et l’art comme sublimation du réel. De son lointain objet de désir, on n'apercevra que le visage dans un film à l’image brouillée, beauté d’un souvenir abîmé, mais pas détruit.
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Qu'on ne se fie pas au dénuement apparent du film et à ses matières élémentaires, l'expérience est riche. Alain Ughetto mêle aux séquences animées des archives de l'INA, mais aussi des films super-8 qu'il a réalisés à l'époque de son voyage en Iran. Au détour de ces images, marquées par le temps, on aperçoit soudain les vrais visages de ces amants qui s'aimèrent follement. La pellicule endommagée a des allures de palimpseste sur lequel s'impriment ces figures fantomatiques, données en offrande comme cette superbe histoire de jeunesse amoureuse.
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Comme Rithy Panh, Alain Ughetto dévoile à la fin de son film l’ensemble de son dispositif miniature. Et comme L’Image manquante, Jasmine fait revivre tout un pan d’histoire par les moyens les plus enfantins et a priori dérisoires (auxquels s’ajoutent les voix magnifiques de Fanzaneh Ramzi et Jean-Pierre Darroussin). Aux atrocités khmères répondent ici les horreurs du régime khomeiniste et la douleur d’une histoire d’amour précocement interrompue, mais la puissance évocatrice est du même ordre.
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Le plus beau film d'animation (pour adultes) de l'année. L'histoire d'un amour fou entre Alain l'Occidental et Jasmine la Persane, qui commence en France et se poursuit dans un Iran en pleine révolution. Pour raconter cette passion, Alain Ughetto a choisi la pâte à modeler. Simple et sublime.
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Une animation en pâte à modeler s'attache à dire la douce et poétique archéologie d'un amour qui, autrefois, brûla entre l'auteur et une belle Iranienne. Émouvant et inventif.
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Beau matériau pour évoquer le sentiment amoureux. La pâte se réchauffe, s’allonge, se détend dans la main. Celle du réalisateur apparaît, mélangeant et sculptant, comme une trace du temps qui passe, et des souvenirs que l’on caresse, que l’on malaxe.
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Une épopée historique et amoureuse, entre la France et l'Iran, sur fond de révolution islamiste, entièrement réalisée en pâte à modeler. Etonnant.
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Dans ce modeste projet de lettres persanes lues par Jean-Pierre Darroussin, la pâte à modeler est une matière frémissante et émotive, joliment imprégnée du sentiment amoureux.
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Ici s’entrelacent battements de l’intime et grand mouvement du monde. Superbe. (...) Alain Ughetto manie la matière en profondeur, la pétrit des pouces, de sensualités en douleurs, filme son arte povera avec les ressources du cinéma.
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Traversé par la mélancolie d’une passion perdue et visuellement sublimé par une animation en pâte à modeler, poétique et figurative, ce film parvient à nous faire éprouver avec force la douleur émotionnelle, sociétale et mémorielle de cette déterminante page d’histoire.
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le réalisateur a opté pour un ton monocorde (le texte est pourtant récité par Jean-Pierre Darroussin) finissant par dévitaliser la puissance supposée de ce drame.