- Première
Les oursons tueurs sont des monstres alléchants, quoique celui-ci paraît mal léché. Il s’appelle Chauncey. Et alors que Jessica retourne dans sa maison d’enfance avec sa famille, sa plus jeune belle-fille Alice développe un attachement étrange pour cette peluche qu’elle a trouvée dans le sous-sol. Tout commence par des jeux innocents, mais le comportement d’Alice devient de plus en plus inquiétant. Et Jessica comprend alors que Chauncey, la force à accomplir des tâches pour l’emmener dans un monde parallèle.
Le design poussiéreux de l’ourson parvient à faire son effet poupée maléfique, comme satisfaite de torturer le spectateur par son cache-cache psychologique. Mais encore aurait-il fallu que cette nouvelle production Blumhouse exploite un imaginaire original… Or pas moins d’une dizaine de références de films d’horreur jaillissent explicitement, comme autant de signatures extérieures apposées sur l'œuvre. L’uncanny valley du clown de Poltergeist est troqué par l’ourson - un jouet manipulé par une petite fille casse-pieds, totem invoqué jusqu’à l’érosion. Une petite trappe magique dans un coin caché de la maison établit un pont entre notre monde et un "Upside Down" bleuté, ça ne vous rappelle rien ? Des clones maléfiques des membres de la famille qui apparaissent avec des coques oculaires noires, destinées à former les yeux des ours en peluche ? Ce détail est la signature de Coraline. Ajoutez à cela un zeste de Paranormal Activity, un soupçon d’Insidious, puis un nuage d’Esther pour faire passer le tout. Imaginary ne brille pas pour son imaginaire. Nounours ferait mieux de retourner jouer du pipeau à Nicolas et Pimprenelle…
Manon Bellahcene