Toutes les critiques de Glastonbury (Documentaire)

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Observateur privilégié de la scène musicale anglaise(surtout punk), Julian Temple raconte, documents à l'appui, l'évolution du festival de Glastonburry depuis sa création il y a trente ans: l'organisateur entendait reproduire dans son jardin une version britannique de Woodstock, de façon artisanale et conviviale. Avec le temps, le festival est devenu un phénomène culturel qui ressemble davantage à une célébration celte qu'à un simple concert de plein air. Aujourd'hui, c'est devenu un gris business, avec barrières infranchissables et service de sécurité. Le film est complet, c'est sa force et sa faiblesse: traiter trente ans de festival , ça prend du temps. Et il ne faut
    pas s'attendre à un "film musical": Bjork, Joe Strummer etc.. n'apparaisent que quelques secondes.

Les critiques de la Presse

  1. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    Né sous le signe de l'utopie, le festival est devenu aujourd'hui l'un des piliers de l'industrie musicale, qui trouve là une consolation - certes insuffisante - à l'effondrement des ventes de disques. De cette mutation, on pourrait faire une analyse financière, Julien Temple, cinéaste rocker, en a fait un film intelligent et insolent, qui s'attache au destin du seul festival britannique de Glastonbury.

  2. Télérama
    par Jérémie Couston

    En un peu plus de deux heures étourdissantes, sans tabous (le recours massif aux drogues est abordé de front) et sans temps morts, Julien Temple enterre la concurrence et signe le film de référence sur le sujet. On éprouve l’état second des festivaliers, privés de sommeil et de savon, couverts de boue pendant quatre jours et quatre nuits. Mais aussi le stress des organisateurs face aux « dommage collatéraux » – marché noir géant, resquilleurs par milliers ou saturation des champs en urine... Et au-delà du témoignage, voilà résumée avec brio et en musique (Velvet Underground, Bowie, Blur, Björk, Radiohead,etc.), des hippies à poil aux caméras de surveillance, l’histoire de la contestation juvénile au Royaume-Uni.

  3. Fluctuat

    Entre images d'archives et prises de vues récentes, Julien Temple nous emmène sur les terres mystiques de Glastonbury à la découverte du plus grand festival du monde. Presque 40 ans que ça dure et 2h et quelques de rockumentaire aux allures d'expérience sensorielle.
    - Exprimez-vous sur le forum GlastonburyCeux qui ont seulement entendu parler du festival de musique de Glastonbury seront immédiatement pris par la folie pure et dure qui y règne ; pour les autres (ceux qui y sont déjà allés) le film aura sûrement un effet de réminiscence euphorisante. Glastonbury, un film sur Glastonbury, ce festival complètement irréel qui a été monté en 1970 par Micheal Eavis, agriculteur de la région qui portait déjà le collier de barbe à la [people rec="0"] Robert Hue[/people]. Plus de trois décennies après, le festival existe toujours, le collier de barbe aussi et 100 000 personnes se ruent sur le site chaque année ! Le film est né dans la tête d'Eavis quand il a senti une menace sur l'avenir du festival (au moment où ce dernier a été suspendu en 2001 suite à des incidents survenus l'année précédente). La crainte de ne plus pouvoir l'organiser l'a poussé à commander un film-témoignage : « J'ai pensé que c'était peut-être la dernière occasion de garder une trace de ces 30 ans d'efforts, d'enthousiasme, de peur et de plaisir mélangés ».
    Pour en témoigner, c'est Julien Temple, réalisateur cinéma prisé dans le milieu du rock-punk, qui a été recruté. Après des clips pour les "The Rolling Stones" rec="0", [people rec="0"]David Bowie[/people] et des films-référence de la rockstory (Absolute Beginners, The Filth and The Fury), Temple se voit refiler le gros dossier qu'est Glastonbury. En 2h15 peut-être un peu longues, Julien Temple, habitué du festival, dresse non pas l'historique de la manifestation, mais son évolution à travers un personnage principal : la foule.« Common People »A l'aide d'entretiens avec Michael Eavis, d'images d'archives de la BBC ou en provenance de simples festivaliers, Temple édifie une fresque socio-culturelle de la foisonnante et étonnante foule qui fréquente le festival. Du simple mec qui bosse dans les assurances et qui vient à Glaston pour « être-lui même » au hippie, punk, teuffeur en passant par la famille, Glastonbury, la magnifique a le don de réunir le temps d'un week-end une multitude incroyable de cultures et de personnalités. On est admiratif devant ce défilé de looks, de déguisements et de témoignages. On suit les préparatifs des festivaliers, on en apprend sur les motivations de chacun et on saisit ce qu'ils viennent y chercher. Certains tentent de revivre Woodstock, d'autres vivent un rêve éveillé. Les témoignages laissent aussi apparaître les enjeux politiques de la manifestation, qui se place dans la tradition de Woodstock (organisé en 1969, un an avant le 1er Glastonbury). Opposition à la Guerre du Vietnam autrefois, refus du capitalisme et revendications écolo aujourd'hui.
    Nombreuse, aux goûts musicaux variés, la foule est le coeur de la manifestation et du film de Temple. Paradoxe du film et du festival, la foule en vient à voler la vedette aux artistes. Les extraits de concerts sont nombreux, mais seulement illustratifs sauf pour certains. Et ces certains sont justement ceux qui rendent hommage au public. Le concert de [people rec="0"]Pulp[/people] représente un des plus beaux moments du film. [people rec="0"]Jarvis Cocker[/people], en pleine interaction avec le public, entonne un « Common People » aux airs d'hymne de toute une génération après un discours galvanisant : « Si vous souhaitez une chose de tout votre coeur, elle arrivera. Si un grand dadais comme moi y arrive [...], vous le pouvez ». And let the music play...Folie mystiqueEntre les notes joyeuses du « All Tomorrow's Parties » du "The Velvet Underground" rec="0" qui accompagnent l'arrivée des festivaliers sur le site et le « Straight To Hell » de [people rec="0"]Joe Strummer[/people] sur lequel ce dernier pète les plombs, le film de Temple opère un revirement. De l'atmosphère bon enfant que cultive le festival, Glastonbury se désagrège peu à peu, en proie à ses maux internes (travellers, introduction des forces de police sur le site, construction de la barrière...) La machine a échappé à son créateur et ce documentaire en est le témoin. Le film permet également de mettre des images et des visages sur l'esprit Glastonbury. Matérialisée à l'écran par un montage parfois rapide, par des scènes contemplentatives, par un bouillon d'archives dont certaines datent des années 70, d'autres des années 2000, la folie Glastonbury transpire et suinte de tous côtés. Les abus d'alcool et de stupéfiants sont évidents, mais Temple souligne à juste titre la mysticité du lieu et de l'événement. Terre légendaire où le Saint Graal aurait été caché, Glastonbury diffuse encore de ses vibrations mystiques et spirituelles le temps d'un week-end par an. Ce qui nous vaut des vrais passages de folie, de recueillement, de rencontres insolites, flippantes, des moments où on a l'agréable sentiment que le film échappe à Temple et que Glastonbury l'emporte sur Glastonbury. Glastonbury
    De Julien Temple
    Avec Björk, Blur, Joe Strummer, Cold Play, Massive Attack, Oasis, Radiohead, The Velvet Underground...
    Sortie en salles le 18 juillet 2007
    Illus. © Les Acacias
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