Première
Tout commence comme un téléfilm gentillet. Élodie et Laetitia ont la trentaine, sont en couple et se lovent dans un canapé, voix basse et caresses mielleuses. Elles voudraient bien un enfant par PMA. Mais leurs finances ne sont pas au beau fixe. Elles décident de prendre un colocataire, Simon, un artiste magicien, genre ténébreux ou dandy. Patatras. L’homme se révèle être un ensorceleur de première. Le couple bat de l’aile. L’une tend vers le beau parleur, l’autre se rebiffe. Malheureusement, l’intrigue ne sonne jamais juste. Les comédiens psalmodient leur texte, leurs personnages manquent de chair, et le scénario semble cousu de fil blanc, stéréotypé, ultra pédago – lesbianisme, désir d’enfant empêché, tromperie, mâle toxique. Le film reste téléfilm. À trop vouloir coller à l’ère du temps, il passe à côté de son sujet, caricature les clichés et finit mélo. Ou moraliste.
Estelle Aubin