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Dans la chambre d’une demeure bourgeoise, Agnès agonise dans la souffrance, rongée par un cancer. Anna la fidèle servante, l’assiste. Ses sœurs Karin et Maria sont présentes à son chevet, trop occupées d’elles-mêmes pour être à l’écoute de la mourante. La mourante n’a jamais quitté cette maison héritée de ses parents. Karin, pleine d’aigreur, a fait un riche mariage qui n’est pas heureux. Maria la coquette trompe son mari. Marche funèbre en rouge et noir, entre cris de souffrance et chuchotements secrets, « Cris et chuchotements » d’Ingmar Bergman dépeint un groupe face à la mort et à la souffrance. Tour à tour, en flash back, chaque femme, associée à une saison, se rappelle un souvenir. Il est aussi difficile de mourir que de vivre, nous dit le réalisateur de « Persona », dont chacune des héroïnes incarne une forme de souffrance : solitude, perte d’un enfant, soumission au mâle ou mensonges et médiocrité. Seule l’enfance, lointaine, rappelle que le bonheur existe.