Première
par Thierry Chèze
En 1952, Agatha Christie créait La Souricière, pièce de théâtre policière, qui, jouée non- stop à Londres depuis, détient le record de la plus grande longévité au monde. Et son ombre plane sur ce Coup de théâtre, situé dans le West End des années 50, qui s’ouvre sur la préparation de son adaptation sur grand écran interrompue par l’assassinat du réalisateur hollywoodien censé la diriger. Le point de départ d’un whodunit qui n’aura de cesse de jouer ouvertement avec les codes du genre, prenant un malin plaisir à annoncer tout ce qui est censé se passer (en voix off, par des adresses face caméra…) pour mieux tout déconstruire. Coup de théâtre évolue sur un fil entre humour so british et suspense prenant. Car tous ses personnages ont une raison d’avoir voulu la peau de ce cinéaste arrogant et fier de l’être. Entre ses collaborateurs qu’il a humiliés, les compagnons des femmes qu’il a draguées et ceux qui avaient intérêt à ce que, grâce à ce meurtre, les représentations de la pièce cessent, sa nouvelle vie au cinéma ne pouvant voir le jour qu’une fois celles- ci terminées, clause imposée par Christie en personne. A l’écran, son casting quatre étoiles (Saoirse Ronan, Sam Rockwell, Brody, Oyelowo…) se régale à évoluer dans ce film explorant aussi les coulisses du théâtre britannique de l’époque (Harris Dickinson, le héros de la Palme d’Or Sans filtre y campe Richard Attenborough interprète de La Souricière dans les 50’s…) et à distiller dans leurs interprétations cette théâtralité indispensable au propos. Ca cabotine à tous les étages et c’est rudement bon !