Première
par Didier Roth-Bettoni
Ils sont jeunes et ils s’aiment. L’avenir est à eux. Et puis le ciel leur tombe sur la tête : Marc est malade, une maladie rare, la maladie de Hodgkin, Marc va mourir... D’un tel point de départ, on peut tout craindre, ou tout espérer selon celui qui le traite. Cinéaste d’une délicatesse rare, habitué aux chroniques familiales et aux attentions de chaque instant accordées à ses personnages, René Féret était certainement l’un des mieux armés pour éviter le pathos facile. Mais peut-être pousse-t-il trop loin sa mise à distance par rapport à un sujet qui lui est pourtant si proche puisqu’il l’a tiré de l’histoire vraie de sa nièce. Du coup, l’émotion est presque trop retenue, la violence des sentiments aussi, et le film, malgré les belles prestations de comédiens qui ne s’économisent pas, s’en ressent. On est touchés, bien sûr, par ce qui s’affirme comme une leçon de courage, de dignité, d’amour et d’espoir, mais jamais bouleversés.