- Fluctuat
A l'image de son personnage, on partait vers cette Chambre 1408 sceptique. Après congés, le séjour ne mérite pas complètement le détour mais une certaine curiosité.
- Exprimez-vous sur le forum cinémaDepuis une éternité la fiction s'amuse avec les chiffres pour leur érotisme kabbalistique. Qu'il soit clé vers l'au-delà ou code à craquer pour découvrir la vérité sur les mystères de l'univers, le palimpseste numérique est un argument narratif pratique à la sorcellerie inépuisable. Chambre 1408 ne cache pas son affection pour cette littérature hérétique qui aime tordre la science pour croire au paranormal. Ici le numéro de la chambre cache évidemment un hôtel, ce lieu fantasmatique où la frontière entre l'intime et le public incite à imaginer un passé délirant. Le film joue avec cette mythologie amoureuse de superstition. Sur un mode littéral d'abord, en sortant la carte de l'écrivain blasé (John Cusack), hyper rationnel, spécialiste dans les récits paranormaux et la traque de fantômes qu'il n'a jamais rencontrés - pour se convaincre et prouver que la vie après la mort n'existe pas. Mais l'hôtel Dolphin et sa fameuse chambre 1408 lui donnent tort, rapidement les manifestations surgissent de partout et impossible de sortir de la pièce transformée en cauchemar.1408 a certes beaucoup de faiblesses dont il se remet parfois difficilement (quelques errances et pas mal de lourdeur). Toutefois, après un début grotesque mais charmant qui rappelle un fantastique naïf, le film prend un virage, attendu mais intéressant, vers la quête existentielle. Il y a ici, à l'image de L'échelle de Jacob et surtout Silent Hill (le jeu vidéo), cette idée de superposer un espace géographique et mental. Transformée en cellule psychanalytique, la chambre se métamorphose en boîte polymorphe d'où jaillit le passé traumatisé de son personnage. La force du film, qui ne repose presque que sur une pièce et son acteur (justement théâtral), est d'arriver à multiplier les situations tout en suivant ce crescendo dans la folie qui se re-matérialise constamment. Sans génie mais avec quelques belles idées formelles, Mikael Håfström crée ainsi un film composite où la détérioration matérielle des choses illustre l'invisible de l'âme. Pour son ambiance plus dépressive et malade que frissonnante, 1408 ne mérite pas d'éloges, mais un minimum de curiosité. Chambre 1408
De Mikael Håfström
Avec John Cusack, Samuel L. Jackson, Mary McCormack
Sortie en salles le 16 janvier 2008Illus. © TFM Distribution
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Chambre 13