Date de sortie 3 novembre 2021
Durée 139 mn
Réalisé par Shahram Mokri
Avec Babak Karimi , Razie Mansori , Abolfazl Kahani
Scénariste(s) Shahram Mokri, Nasim Ahmadpour
Distributeur Damned Distribution
Année de production 2020
Pays de production IRAN
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Le destin de quatre individus voulant mettre le feu à un cinéma dans l'Iran actuelle, quarante ans après l'incendie réel du cinéma Rex d'Abadan qui avait fait 400 morts.

Toutes les séances de Careless Crime

Critiques de Careless Crime

  1. Première
    par Thomas Baurez

    En 1979, six mois  avec la révolution islamique, l’incendie criminelle d’une salle de cinéma à Abadan à l’ouest de l’Iran, aurait précipité la chute du Shah. Si les véritables intentions des pyromanes n’ont été révélées, le bilan lui est connu : 478 morts. Ces informations le cinéaste Shahram Mokri (Fish and Cat, Invasion…) les place en exergue de son film.

    Careless crime débute par un magnifique plan séquence qui nous place d’emblée sur les cimes d’un vertige. Nous sommes dans une salle de cinéma où des hommes sont en train de prendre des mesures pour optimiser l’espace. La caméra dans un léger mouvement d’appareil délaisse ce réel à priori insignifiant et cadre le grand écran sur lequel est projeté un film, lançant une première mise en abîme du récit. La narration va dès lors former des boucles incessantes sur trois temporalités différentes. Autant de projections d’espaces et de temps que le montage parvient à placer sur un même plan ou à plutôt à unifier. Au cœur même de ces rondes narratives, la caméra, errante, à l’image de ce protagoniste hébété pris dans les rets d’un complot dont il ne parvient pas à s’extraire, cherche constamment à fixer d’autres écrans pour mieux s’évader et se (nous) perdre. Shahram Mokri dont Abbas Kiarostami saluait le travail, ne cherche pas ici la reconstitution d’un évènement fondateur pour en révéler les mystères et y voir d’éventuelles répercussions possibles. Non, ce qui s’opère ici, c’est la façon dont l’outil cinéma ensorcelle et permet de relier par un fil invisible les êtres et les choses. Si le cinéma est bien le territoire des ombres et du mensonge, le dévoilement d’une vérité ne peut être un but en soi. Un parfait envoûtement.