-
Malgré une troupe de jeunes comédiens charismatiques, les personnages ont du mal à s'affirmer dans un récit qui enchaine les passages obligés du genre : répétitions dans l'entrepôt de papa, découverte par un mentor haut en couleur, groupies qui enlèvent le haut... Christopher Thompson sort la panoplie visuelle attendue des seventies mais elle manque un peu de rock'n'roll.
Toutes les critiques de Bus Palladium
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Parce qu'on est attaché à ce casting parfait, à cette bande brillante de naturel, surtout lorsqu'elle interprète les titres composés par l'excellent Yarol Poupaud. Thompson joue avec ses souvenirs sans s'y noyer. Rien de neuf sous le soleil? Si: un beau film mélancolique où bat en permanence le coeur sauvage de l'adolescence.
-
Les jeunes acteurs sont excellents et la musique est mieux que bonne.
-
Le regard que porte Christopher Thompson sur ses jeunes et beaux interprètes est empreint d'une drôle de nostalgie. Il s'applique à retrouver la joie immédiate que procurait le rock quand il était encore (un peu) neuf, et y parvient, plus que, par exemple, Cameron Crowe dans Presque célèbre.
Dans le même mouvement, il met une telle distance entre le présent et cette époque indéfinie mais si certainement révolue qu'on ne peut qu'en porter le deuil à la fin du film, à la façon des personnages de la séquence d'ouverture. Finalement, comme dans une bonne chanson de rock, le cliché était aussi une émotion vraie. -
Un sujet pas nouveau, dans lequel Thompson apporte beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, en jouant avec une certaine mélancolie et les fantasmes de l'univers rock.
-
Heureusement, si l'inventivité n'est pas le maître-mot de cette première réalisation, Bus Palladium risque bien de séduire les plus jeunes par ses musiques originales signées Yarol Poupaud (frère de Melvil) et Benjamin Biolay, et surtout son casting hors pair. Air guitariste dans Le Premier jour du reste de ta vie, Marc-André Grondin a encore rangé son accent québécois au vestiaire pour jouer vraiment de la gratte cette fois. Son naturel réussit à nouveau à toucher et son jeu en retenue colle au caractère de son personnage. Ses acolytes (notamment Jules Pelissier échappé de la Nouvelle Star 2008 ou le discret Abraham Belaga) ont chacun le petit détail qui aidera toute fan à choisir son préféré. Les costumes seventies, les petites mèches savamment décoiffées et les blousons de cuir lustrés complètent la panoplie des rockeurs.
-
Au-delà du regard posé sur le groupe, Bus Palladium réussit quelques jolies scènes sur l’amitié entre garçons, les rivalités amoureuses, les difficultés de fin d’adolescence ou même le marketing du collector, quelque part entre le naturalisme humoristique du Péril jeune de Klapisch et la distanciation mélancolique de La Bande du drugstore d’Armanet, le tout porté par de bons et jeunes acteurs. On en revient au cliché. Ce film les aligne et peut agacer en donnant l’impression du déjà-vu. Mais il y a aussi une part de vérité dans un cliché. Si Bus Palladium n’invente rien, il renvoie quelques échos justes de ce que l’on a vu et vécu dans nos années lycée.
-
Pour cette première réalisation, Christopher Thompson réussit un film d’atmosphère qui réveillera des souvenirs de jeunesse chez nombre de spectateurs.
Malgré une légèreté un peu trop assumée, il y a une vraie émotion dans cette version musicale du Club des cinq rattrapés par la vie. -
Les puristes nostalgiques d'un rock rebelle pas encore numérisé iront cracher sur le film. Les autres ne bouderont pas leur plaisir, non dénué de mélancolie lorsque le scénario éclaire les liens tourmentés qui unissent le guitariste et le chanteur se prenant pour Jim Morrison. Marc-André Grondin et Arthur Dupont, les deux acteurs, sont formidables : l'un secret et magnétique, l'autre exubérant et suicidaire. C'est grâce à eux, surtout, que le film échappe à l'esthétique pub.
-
Bus Palladium est un joli film sur un âge parfois ingrat. C’est moins la reconstitution d’une époque, les années 1980, que l’évocation de cette période exaltante et fragile de la vie, où les trajectoires, les destins, avant de devenir individuels, se dessinent à l’intérieur d’une bande. Elans, trahisons, vertiges amoureux, doutes, pensées ombrageuses: tout sonne juste, à commencer par les chansons de Yarol Poupaud, interprétées par Arthur Dupont, qui joue le chanteur du groupe, avatar de Jim Morrison, archétypal d’une certaine "rock attitude". Marc-André Grondin (révélé dans Le Premier Jour du reste de ta vie) interprète le pilier "raisonnable" de Lust (c’est le nom du groupe) avec la mélancolie requise. Et puis il y a Elisa Sednaoui, muse et détonateur au milieu de ces garçons, dans le vent desquels se déchaîne le tourbillon de la vie.
-
Le hic, c'est que si le décorum est bien là, l'esprit reste aux abonnés absents. Pour Manu, héros torturé de l'affaire, le comble de la rock attitude consiste ainsi à piloter un planeur ou plonger d'un rocher. Quant à la culture musicale du groupe, elle s'arrête à Bowie et les Rolling Stones. Même nos mères s'y retrouveront...
-
Pourquoi pas. Encore eut-il fallu qu’il les traite de façon moins gentillette et inodore de sorte que sa chronique, aussi rock’n’roll qu’un après-midi à la terrasse du Flore, ne tienne pas sur le seul charme juvénile de ses comédiens.
-
Il manque une chose essentielle aux premiers pas de l’acteur et scénariste Christopher Thompson dans les shoes de réalisateur, la surprise et le goût pour l’aspérité, surtout quand il s’agit d’entreprendre une reconstitution d’un esprit, le rock des années 80. Bref, au final Bus Palladium n’est pas le désastre artistique redouté, ni malheureusement la grande épopée rock espérée, juste un agréable petit moment de cinéma, aussi éphémère que le succès des jeunes branleurs qu’il décrit.