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Si le vrai et le faux se marient parfois moins bien que dans Borat, le film déroule quand même son lot de scènes aussi dingues les unes que les autres (...). Borat tendait à l’Amérique profonde le miroir de son racisme latent, Brüno lui casse celui de son homophobie sur le crâne. Et assoit un peu plus la puissance comique de Sacha Baron Cohen, acteur physique sensationnel et kamikaze du rire définitivement ünique.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Il va loin, jusqu'à l'ignoble. Comme un gosse diabolique qui (dé)teste les limites. Ce qui le sauve, c'est que, en créant et en jouant ce personnage, Sacha Baron Cohen l'a aussi doté d'une parfaite bêtise et d'une immense naïveté. Au fond, c'est un être humain qui cherche la gloire et qui trouvera l'amour. Il en arriverait même à être universel ce petit con...
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(...) sous le slip en cuir de Bruno, Sacha Baron Cohen dissimule un talent d'acteur peu ordinaire. Et une inconscience qui rend miraculeusement possible un film pareil.
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Mêlant séquences de fiction et plongée dans l'Amérique profonde, cette farce délirante stigmatise pêle-mêle l'homophobie, le charity business, la télé poubelle, le puritanisme avec un humour décapant, trash et dévastateur.
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Après l'inénarrable "Borat", le provocateur performer nous revient dans la figure comme l'élastique d'un string. Méconnaissable sous les traits quasi juvéniles d'un éphèbe tyrolien aux cuisses lisses, Baron Cohen frotte lascivement son personnage outrancier au monde réel. Ses vannes sexuelles ouvertes en grand, son humour potache se déverse en révélateur de la bêtise humaine.
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La déception s'installe au bout d'un quart d'heure, quand monsieur quitte l'Autriche et la mode, sources l'une et l'autre de gags très prometteurs (...). La mauvaise idée, c'est de reprendre telle quelle la recette de Borat.(...) Politiquement, Borat trouvait un improbable équilibre entre la critique de l'antisémitisme de son « héros » et la critique de l'arabophobie des Américains. Il y avait deux cibles visées ; il n'y en a officiellement qu'une ici – les homophobes. Sauf que, pour reproduire l'espèce de symétrie du film précédent, Sacha Baron Cohen charge mécaniquement la barque de son personnage homo – non seulement d'une bêtise abyssale mais aussi un brin nazi. Ainsi l'humoriste est sûr que tout le monde sera mécontent – ou content. Le film n'est ni progay, ni antigay. Il est complètement neutre.
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Face à ce maelström de vulgarité jubilatoire, dans lequel l'acteur entraîne moult célébrités à le suivre et à se caricaturer elles-mêmes (d'Elton John à Bono), le spectateur est amené à se poser quelques questions. Cette accumulation de sketches relativement décousus peut-elle ou pas prétendre au statut de film à part entière ? La réédition du schéma narratif de Borat ne sentirait-elle pas un peu le réchauffé ? Le régime parodique du film relève-t-il de la subversion intellectuelle ou du cynisme ?
Sacha Baron Cohen se veut-il, en d'autres termes, un contempteur de la société du spectacle et un digne hériter d'Andy Warhol et de Guy Debord ? Ou bien est-il lui-même l'opérateur d'une imposture et d'une crétinerie dont il se contente de capitaliser les bénéfices ?