Se réinventer à l’âge de la retraite ? Gianni Di Gregorio l’a fait en réalisant son premier film, "Le Déjeuner du 15 août", à 59 ans. On découvrait alors son sympathique alter ego, qu’il incarnait lui-même, repris dans "Gianni et les femmes", puis ici. Dans ce troisième volet, le sexagénaire doit apprendre à hausser le ton car son entourage abuse de sa gentillesse naturelle. "Deviens méchant !" : voilà le leitmotiv improbable, proféré par un médecin, de ce récit initiatique tardif, satire de notre société de la gagne à tout prix. Subtilement transgressif, le film fait toujours primer la nuance sur l’efficacité comique, la bienveillance (portée par de très beaux seconds rôles) sur le cynisme. Les gags marchent parfois de guingois, à l’instar de cet antihéros qui veut juste danser sans se faire marcher sur les pieds.