Première
par Christophe Narbonne
Agnès Jaoui revient en simple actrice dans ce qui constitue peut-être son plus beau rôle.
Il y a 17 ans, Agnès Jaoui tenait son plus beau rôle dans Une femme d’extérieur, portrait d’une mère de famille qui s’émancipait sur le tard. Aurore est en quelque sorte son film jumeau, situé près de deux décennies plus tard. L’héroïne, la cinquantaine, est mère de deux grandes filles et vit mal sa ménopause, qui s’accompagne d’un célibat de plus en plus pesant. Le jour où elle retombe sur son amour de jeunesse, l’espoir renaît…
Héroïne des temps modernes
Blandine Lenoir (Zouzou) dédramatise son propos un peu rude sur les affres de la vieillesse naissante par une légèreté de ton qui contraste avec les tourments existentiels d’Aurore, femme au bord de la crise de nerfs. Hommage à toutes ces mères courages forcées de mener de front travail, éducation des enfants, gestion du foyer, sexualité et vague à l’âme, le film n’est cependant pas un plaidoyer féministe : pas de grand discours ni d’anti-machisme primaire (aucun personnage masculin n’est regardé de haut) mais des mises en situation d’une grande justesse qui mettent en lumière la fragilité et la grâce de cette héroïne des temps modernes.