Titre original Armadillo
Date de sortie 15 décembre 2010
Réalisé par Janus Metz
Scénariste(s) Janus Metz, Rasmus Heisterberg
Distributeur DistriB Films
Année de production 2010
Pays de production Danemark
Genre Documentaire

Synopsis

Mads et Daniel sont partis comme soldats pour leur première mission dans la province d’Helmand, en Afghanistan. Leur section est stationnée à Camp Armadillo, sur la ligne de front d’Helmand où ils vivent des combats violents contre les Talibans. Les soldats sont là pour aider les Afghans, mais à mesure que les combats s’intensifient et que les opérations sont de plus en plus effrayantes, Mads, Daniel et leurs amis deviennent cyniques, creusant le fossé entre eux et les afghans. Les sentiments de méfiance et de paranoïa prennent le relais, causant aliénation et désillusion.Armadillo est un voyage dans l’esprit du soldat, et un film exceptionnel qui a pour thème l’histoire mythique de l’homme en guerre, mise en scène dans une version contemporaine qui se déroule en Afghanistan.pagebreakCe film est présenté dans le cadre de la 49ème Semaine de la Critique.

Critiques de Armadillo

  1. Première
    par Damien Leblanc

    Malgré sa structure de film de guerre classique - les adieux aux familles avant le départ, la difficile acclimatation à un environnement hostile, les jours d'ennui, la tentative de contact avec les autochtones, la montée de la paranoïa, les piques de violence, la crainte de la bavure, les dissensions entre soldats -, Armadillo pose des questions plus pertinentes que jamais sur la condition de spectateur. Venu assister à un spectacle, le public est naturellement amené à partager l'angoisse des combattants, mais sur un mode de distanciation quasiment inédit. Car plutôt que de créer une indécision, le brouillage entre reportage et esthétisation conduit à ressentir avec davantage d'acuité la brutale déréalisation à laquelle sont confrontés les protagonistes. Dans un environnement totalement masculin, ces jeunes garçons font la guerre comme on joue à un jeu vidéo et ont du mal à se percevoir eux-mêmes comme des soldats engagés dans un combat.
    Pour le spectateur rompu aux films de guerres US, il est saisissant d'être mis au contact d'une nouvelle génération européenne, faite de visages inconnus et de parcours inédits (voir ce militaire danois d'origine asiatique), pour finalement revenir aux mêmes constats et sensations : la guerre agit comme une drogue et transforme les hommes en machines aliénées. On quitte donc Armadillo avec l'impression d'avoir rencontré des personnes proches, incarnations contemporaines d'une espèce humaine qui n'avance pas. En cette année 2010, peu de films ont traité avec une telle précision le fragile mythe du Progrès.

  2. Première
    par Gael Golhen

    La force d’Armadillo est justement de brouiller les codes. Entendre les balles siffler au-dessus de la tête du cadreur sonnerait presque faux, tandis que le look chromé à la Top Gun paraît paradoxalement tellement plus vrai... Contre l’image brute et « documentaire », Metz a donc choisi l’imagerie pour entrer dans l’esprit du soldat et traquer les
    fantasmes de l’homme en guerre. Du coup, on ne regarde plus le conflit mais le film que s’en font les soldats eux-mêmes et, de ce point de vue, Armadillo est une vraie bombe !