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De petits riens en silences, de regards en refus, la conscience d’Ander s’éveille. Roberto Castón signe une oeuvre délicate sur le désir d’un homme pour un autre.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Dans une habile mise en scène, Roberto Caston fait évoluer ses personnages, tous très justement interprétés, au fil des contradictions violentes de leurs sentiments. Un rythme, un ton vont paisiblement leur chemin et accouchent d’une vérité entre hommes, un refoulement qui, d’étonnante façon, ouvre aussi une porte sur une femme et son enfant. Un film qu’aurait sans nul doute beaucoup aimé Jean-Louis Bory, célèbre critique des années 70, mais aussi militant.
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Il y a dans ce film un mélange d’évidence, de simplicité formelle, de complexité humaine, de rudesse et de subtilité qui évoque les très grands, de la trempe de Ford ou Straub. Au cours du film, une famille de fermiers basques se recompose de manière assez subversive, processus qui pourrait “faire scandale” mais qui est regardé placidement par Castón comme la chose la plus naturelle du monde. On voit bien ici que le propos n’est pas de choquer le bourgeois ou de chausser les gros sabots militants, mais de montrer que les sentiments entre les personnes passent avant les normes sociales.Ander, c’est comme un scénario à la Fassbinder qui serait filmé par le regard calme et bienveillant d’Ozu. Oui, grand et beau film.
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(...) la manière de toujours trouver l'exacte distance pour les observer s'ouvrir peu à peu à leur vérité intime porte la marque indéniable d'un cinéaste prometteur.
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La richesse de la thématique (sur l’homosexualité bien sûr, mais aussi la prostitution et la vie communautaire) , combinée à un style sans fioritures, ne doit pas occulter les talents de scénariste de Roberto Castón dont les qualités d’écriture et l’aptitude à émouvoir (sans pathos) lui permettent de suivre la trace des plus grands. Souhaitons que ce coup d’essai soit suivi d’autres réussites chez ce cinéaste plus que prometteur.
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Autour des deux hommes, les personnages secondaires ont tous leurs secrets et participent à l'éveil de l'émotion : la mère du héros, taiseuse, son vieil amoureux transi, le voisin rustre qui se croit généreux avec la « pute » du village. Quelle humanité chez cette mamma proche du néoréalisme italien, qui se vend en attendant vainement le retour de son mari. Et quelle jolie idée d'en faire le lien entre le paysan et son amant. Tout le film est d'une simplicité enfantine, et c'est doux.
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Au fur et à mesure que le scandale couve, puis explose, Ander - le film et le personnage - ne perdent rien de leur banalité affichée. Sans doute pour faire valoir que cet amour-là n'est pas différent des autres, le réalisateur et son principal interprète se refusent au pathos et aux paroxysmes.
Reste une chronique sensible, mais sans envergure, d'un mode de vie probablement voué à disparaître et une intrigue sentimentale qui se résout, malgré la volonté de réalisme, dans une effusion de bons sentiments.