Rabah Ameur-Zaïmeche est un réalisateur, producteur et scénariste né en 1966 issu de la deuxième grande vague d’immigration algérienne.
Né à Beni Zid en Algérie en 1966, Rabah Ameur-Zaïmeche arrive en France deux ans plus tard avec toute sa famille pour rejoindre son père, émigré, après la ruine de la famille aux lendemains de la guerre.Rabah Ameur Zaïmeche passe alors son enfance dans l’un des quartiers les plus "chauds" de Montfermeil, en Seine St Denis, la fameuse cité des Bosquets.Malgré tout, Rabah a la chance d’évoluer dans une famille qui a réussi socialement après que son père ait créé sa propre société de transport. Une fois ses études de Sciences humaines terminées, il crée en 1999 sa propre société de production baptisée Sarrasink Productions, à Montreuil dans une ancienne usine désaffectée qu’il partage avec diverses petites entreprises culturelles.Rabah Ameur-Zaïmeche a toujours été passionné de cinéma, il aime tout particulièrement les polars façon Melville ou Cassavetes. En 2001, Il se lance dans une trilogie ayant pour thème principal l’immigration, qui, immédiatement a fait mouche.Son premier film Wesh Wesh qu’est ce qui se passe ? raconte les difficultés d’insertion d’un ancien délinquant.Le film, considéré comme la meilleure fiction tournée sur l’univers des banlieues françaises a été tourné en camera DV dans les rues de son quartier avec, les membres de sa famille et ses amis de la cité, pour comédiens. Ce n’est pas seulement par manque de moyens, même si Rabah Ameur-Zaïmeche a mis sept ans pour pouvoir achever son film, engloutissant au passage dans la production des parts de la société paternelle, c’est aussi et surtout parce que son cinéma se veut naturaliste, proche du documentaire. Salué dès son premier opus par la critique, Wesh Wesh remporte le prix Louis Delluc et surtout le grand prix du Forum au prestigieux Festival du film international de Berlin.Les portes du monde cinématographique désormais grandes ouvertes, Rabah Ameur-Zaïmeche bénéficie d’un budget de 1,17 millons d’euros et d’une avance sur recette du CNC de 470 000 euros pour son deuxième film : Bled number One. Le film, tourné dans son village natal en Algérie, traite cette fois de la double peine : Là encore, Rabah Ameur-Zaïmeche fait tourner, outre quelques comédiens professionnels, des membres de son entourage et ses cousins qui se sont révélés d’une grande justesse.Avec trois films, Rabah Ameur-Zaïmeche est entré dans la cour des grands : Bled Number One avait déjà été sélectionné en 2006 au festival de Cannes dans la section Un Certain Regard, en 2008 le dernier volet de sa trilogie Dernier Marquis a été programmé à La Quinzaine cette fois.Dans la même veine d’un cinéma engagé, social, Rabah Ameur-Zaïmeche y raconte l’histoire d’un patron d’entreprise de récupération de palettes, qui décide, un peu par conviction et surtout par pragmatisme, de construire une mosquée pour ses employés. Il pose ainsi la brûlante et actuelle question de l’Islam en France.